Zurich (awp) - Le fabricant de composants électriques et électroniques Schaffner a essuyé sur son exercice décalé 2019/20, clos fin septembre, une chute de plus de 62% de son bénéfice net, à 2,7 millions de francs suisses. Le chiffre d'affaires n'a dans le même temps reculé que de 13% à 171,7 millions et les entrées de commandes de moins de 17% à 167,0 millions.

Le groupe avait déjà émis début novembre novembre un avertissement sur sa rentabilité annuelle. L'industriel soleurois est néanmoins largement parvenu en seconde moitié d'année à maintenir ses recettes au dessus du niveau de la première, malgré l'impact de la crise sanitaire.

Les actionnaires se verront proposer un dividende de 2 francs suisses par action, contre 5 francs suisses au titre de l'exercice précédent, précise un compte rendu diffusé mardi.

Invoquant les incertitudes induites par la crise sanitaire, Schaffner renonce à articuler des objectifs pour l'ensemble de l'exercice. Ces inconnues ne remettent toutefois pas en question les ambitions de croissance annualisée autour de 5%, ni l'objectif de marge Ebit de 8 à 10% à moyen terme.

Satisfait du retour à la rentabilité de l'unité Power Magnetics, le conseil d'administration a lancé un examen de ses options pour l'avenir de ces activités, n'excluant pas un éventuel désengagement.

Lors de la conférence de bilan, le directeur général (CEO) Marc Aeschlimann s'est réjoui d'une entame prometteuse du nouvel exercice. "Nous constatons une poussée des prises de commandes en Europe et aux Etats-Unis", a-t-il assuré, tout en signalant une reprise toujours hésitante dans les projets ferroviaires et énergétiques.

La situation varie aussi énormément selon les divisions. Alors que la principale EMC, qui fabrique des filtres et des brides, profite d'une demande accrue de la part des producteurs de dispositifs médicaux, notamment pour les appareils respiratoires, la division Automobile est exposée à "d'énormes fluctuations", l'effondrement essuyé au troisième trimestre (avril à juin) ayant été compensé par un rebond spectaculaire de l'industrie au trimestre suivant, dopé par le segment de l'e-mobilité, a expliqué M. Aeschlimann.

Sort incertain pour Power Magnetics

Revenant sur les options envisagées pour la troisième division (Power Magnetics), qui fabrique des composants magnétiques pour des appareils électroniques de pointe, le patron de Schaffner n'a pas exclu l'éventualité d'une cession. "Nous examinons les possibilités de développement et les domaines où se situe le plus grand potentiel pour la division", s'est-il contenté d'indiquer.

Selon lui, cette division ne présente qu'un potentiel limité de synergie avec les deux autres, mais il peut très bien s'imaginer continuer à les diriger avec succès. Pour le moment, aucun un repreneur intéressé n'a présenté d'offre concrète, et comme la décision de vendre Power Magnetics n'est pas arrêtée, la direction ne s'est pas encore souciée de projeter quelle utilisation serait faite du produit d'une transaction.

Après les annonces qualitatives de novembre, les résultats publiés par l'industriel soleurois ne constituent pas une grande surprise à l'échelle du groupe, relève dans une note la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui se montre toutefois séduite par la marge Ebit de Power Magnetics sur la seconde moitié d'exercice. La recommandation de pondération au marché reste de mise.

Les investisseurs ont plutôt bien accueilli les chiffres du groupe basé à Luterbach. A 13h25, la nominative Schaffner s'offrait près de 1,0% à 207,00 francs suisses, dans des volumes faméliques, alors que le marché dans son ensemble (SPI) essuyait un recul de 0,95%.

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