Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) avait déclaré le mois dernier qu'il jugerait au cas par cas si ces achats étaient conformes aux sanctions de l'Union européenne que Berne a également adoptées pour punir l'invasion de l'Ukraine.

Un porte-parole du SECO a noté que les transactions qui sont strictement nécessaires pour acheter, importer ou transporter du gaz naturel et du pétrole brut ainsi que d'autres matières premières depuis ou via la Russie vers la Suisse, vers un État membre de l'Espace économique européen ou vers les Balkans occidentaux sont toujours autorisées en vertu de l'ordonnance sur les sanctions.

"Comme dans l'UE, aucune autorisation ou approbation préalable du SECO n'est requise à cet effet en Suisse en vertu de l'ordonnance", a déclaré l'agence à Reuters par courriel.

À la question de savoir si cela signifiait que de telles transactions ne faisaient pas l'objet d'un examen minutieux par la Suisse, l'agence a répondu : "Le SECO n'a pas besoin d'accorder une exemption. En revanche, la question de savoir si l'exception s'applique doit - avant tout - être évaluée par les acteurs économiques eux-mêmes. S'ils ne sont pas clairs, ils peuvent contacter le SECO. Cela correspond également à la réglementation en vigueur dans l'UE."

Même si les achats de pétrole russe sont toujours autorisés en Europe, les grandes maisons de commerce mondiales ont réduit leurs achats de brut et de carburant auprès des entreprises contrôlées par l'État russe, telles que Rosneft et Gazpromneft, afin d'éviter de tomber sous le coup des sanctions de l'UE en vertu de la clause "strictement nécessaire" qui s'applique depuis la mi-mai.

La Commission européenne a proposé ce mois-ci un embargo pétrolier sur la Russie, mais les ministres des affaires étrangères de l'UE n'ont pas réussi lundi à faire pression sur la Hongrie pour qu'elle lève son veto au plan.

La Suisse, qui a déclaré qu'elle adopterait les sanctions de l'UE contre la Russie, est une plaque tournante importante pour le commerce des matières premières russes.

La Russie qualifie son incursion en Ukraine d'opération militaire spéciale visant à désarmer son voisin.