Zurich (awp) - Le constructeur de métiers à tisser Rieter a vu ses ventes s'accélérer sur les neuf premiers mois de l'année, tandis que les nouvelles commandes ont connu un net ralentissement. Si le groupe winterthourois anticipe une érosion de la demande ces prochains mois, il confirme son objectif de chiffre d'affaires pour l'exercice en cours mais s'attend à une pression sur les marges.

Les entrées de commandes de janvier à fin septembre ont totalisé 1,10 milliard de francs suisses, en recul de 34,5% par rapport à la même période en 2021, indique l'entreprise vendredi dans un communiqué. Sur le seul troisième trimestre, elles se sont inscrites à 226,4 millions, contre 698,6 millions un an plus tôt.

Ces chiffres sont inférieurs aux prévisions des analystes interrogés par AWP, qui anticipaient sur les neuf premiers mois de l'année des entrées de commandes à 1,23 milliard.

Normalisation de la demande

"En ce qui concerne les entrées de commandes, elles sont désormais de retour à leur niveau normal", a assuré en conférence de presse téléphonique Norbert Klapper, directeur général. A ce facteur s'ajoute une baisse de l'utilisation des capacités des filatures.

A fin septembre, le carnet de commandes atteignait 2 milliards de francs suisses, contre 1,56 milliard un an plus tôt. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires a progressé de près de moitié, à 987,4 millions.

La direction de Rieter anticipe un recul de la demande en nouvelles machines ces prochains mois. Celle pour les consommables, les pièces d'usure et de rechange dépendra de l'utilisation des capacités des filatures. Pour 2022, le groupe confirme son objectif de chiffre d'affaires de 1,4 milliard de francs suisses, tout en soulignant l'existence d'incertitudes persistantes.

Hausse des volumes au quatrième trimestre

Entre octobre et décembre, le chiffre d'affaires doit atteindre 400 millions de francs suisses pour remplir l'objectif annuel, a expliqué M. Klapper. Cette progression ne sera cependant pas réalisées grâce à des hausses de prix. "Nous allons construire davantage de métiers et de pièces", a-t-il déclaré. "Les prix de vente au quatrième trimestre ont été négociés depuis longtemps."

En dépit de la hausse des ventes, Rieter s'attend également à ce que le résultat d'exploitation et le bénéfice s'inscrivent à des niveaux inférieurs à ceux de l'an dernier, en raison de la hausse des coûts des matières premières et de la logistique, mais également des acquisitions réalisée au cours des exercices 2021 et 2022.

Le recul de la demande pour les consommables, les pièces d'usure et de rechange illustre le recul de l'utilisation des capacités des filatures, note Walter Bamert, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Ce facteur et la baisse des commandes de nouvelles machines confirment les inquiétudes conjoncturelles qui pèsent sur la valorisation de Rieter.

A la Bourse, l'action Rieter a fini en baisse de 4,4% à 82,20 francs suisses, dans un SPI en recul de 0,49%.

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