Dan Gallagher 

The Wall Street Journal

SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Il y a deux pointssur lesquels Broadcom (>> Broadcom Limited) s'est montré très clair lundi: sa volonté d'acquérir Qualcomm (>> Qualcomm) reste entière, mais le groupe américain de semi-conducteurs n'est pas particulièrement pressé d'arriver à ses fins.

Le premier point n'a rien de surprenant. L'offre non d'achat non sollicitée de 105 milliards de dollars déposée par Broadcom pour son concurrent il y a un mois est largement perçue comme un premier acte, en particulier à la lumière du manque d'enthousiasme manifesté par Qualcomm à la perspective d'être repris par un groupe avec lequel il a eu des déboires juridiques. Broadcom a ensuite indiqué que ses projets concernant Qualcomm portaient sur le long terme, ce qui s'est confirmé lundi lorsque le groupe a annoncé son intention de proposer 11 candidats au conseil d'administration de sa cible.

Cette annonce n'a toutefois pas été accompagnée d'une d'offre d'achat améliorée de la part de Broadcom. Sa proposition est donc maintenue à 70 dollars par action, dont 60 dollars en numéraire. Ce prix correspond à la valeur de Qualcomm "avant Apple" (>> Apple), c'est-à-dire la valeur maximale atteinte par l'action juste avant que n'éclate la bataille juridique acharnée entre Qualcomm et son principal client.

Broadcom a peu de chances de convaincre Qualcomm avec un tel prix. De nombreux actionnaires de Qualcomm et bon nombre d'analystes considèrent qu'un prix plus proche de 80 dollars serait plus acceptable, mais à ce stade, Broadcom a de bonnes raisons de ne pas précipiter les choses. Aucun autre groupe ne convoite Qualcomm et les graves problèmes pesant sur l'action de ce dernier ne sont pas près de disparaître.

La bataille juridique opposant Qualcomm à Apple s'est intensifiée la semaine dernière, les deux groupes ayant engagé l'un contre l'autre de nouvelles poursuites pour violation de brevets.

L'acquisition en cours de NXP Semiconductors par Qualcomm complique le dossier, le projet de fusionn'ayant toujours pas obtenu les autorisations réglementaires nécessaires.

Pourtant, Broadcom prend aussi des risques en attendant. En proposant des candidats pour le conseil d'administration de Qualcomm, Broadcom parie sur le fait que les actionnaires du groupe seront suffisamment désabusés pour voter contre sa direction actuelle. Broadcom devra toutefois trouver les bons arguments pour les convaincre qu'il peut faire mieux.

-Dan Gallagher, The Wall Street Journal

(Version française Maylis Jouaret) ed: ECH


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Valeurs citées dans l'article : Broadcom Limited, Apple, Qualcomm