BRASILIA, 7 juin (Reuters) - La présidente Dilma Rousseff cède du terrain dans le dernier sondage en date publié en vue de la présidentielle du 5 octobre, l'inquiétude gagnant les électeurs face au ralentissement économique du pays, ce qui augure d'un second tour plus serré que prévu.

Dilma Rousseff n'en reste pas moins la favorite du scrutin, mais les intentions de vote en sa faveur passent en un mois de 37% à 34%, et accusent un recul de 10 points par rapport à février, selon l'institut de sondage Datafolha.

Ce sondage a eu pour conséquence de faire monter vendredi l'indice boursier brésilien Bovespa, qui a enregistré sa plus forte progression quotidienne en plus d'un mois, de l'ordre de plus de 2,6%, profitant notamment aux entreprises nationales. Les investisseurs de ces sociétés, parmi lesquelles Petroleo Brasileiro (Petrobras), espèrent qu'une nouvelle administration engagera une politique plus favorable aux intérêts des entreprises.

Dilma Rousseff, qui mène une politique de centre gauche, dispose toujours d'une avance confortable sur son plus proche rival, Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (centre), qui recule d'un point en un mois, à 19%.

En troisième position se classe Eduardo Campos, candidat du Parti socialiste brésilien, lui aussi en recul à 7%, contre 11% en mai.

L'économie brésilienne, qui était il y a quelques années en plein boom, traverse en 2014 sa quatrième année de faible croissance, et le PIB a à peine progressé au premier trimestre, tandis que les investissements, eux, plongeaient.

Cela engendre un regain de pessimisme parmi la population: pour la première fois, la proportion de ceux qui pensent que la situation économique va se détériorer (36%, contre 28% en mai) est plus forte que celle des Brésiliens qui pensent qu'elle ne va pas évoluer (32%, contre 41% le mois dernier). (Anthony Boadle; Eric Faye pour le service français)