William Ackman a démissionné du conseil d'administration de JCPenney, qui perd dans la foulée 2,66% à 12,83 dollars, annonce aujourd'hui le groupe de distribution américain. L'investisseur n'a visiblement pas trouvé d'accord avec la direction après son très controversé courrier public de la semaine dernière exigeant le remplacement dans les plus brefs délais du directeur général Myron Ullman, puis de Thomas Enguibous, président du conseil d'administration.

Le départ de Bill Ackman ne signifie pour autant pas le retrait du fonds Pershing Square Capital Management, dont il est fondateur et directeur général, qui possède 18% de JCPenney. La démission de Bill Ackman a pris effet immédiatement et Ronald Tysoe, un vétéran du secteur de la distribution, a pris sa place au sein du conseil.

JCPenney, groupe de distribution discount aux Etats-Unis, connait depuis le début de la crise d'importantes difficultés financières. Myron Ullman, qui a géré l'enseigne comme directeur général entre 2004 et 2011, avait alors cédé sa place à Ron Johnson, ancien vice président senior d'Apple connu pour son redressement du groupe de distribution américain Target.

Ce dernier avait été pris pour cible moins d'un an et demi après son arrivée par Bill Ackman, l'artisan même de son recrutement, en raison de la situation financière du groupe plus problématique qu'en 2011. La chaîne de distribution avait en effet perdu 1 milliard de dollars en 2012, le titre cédé 60% de sa valeur et le chiffre d'affaires diminué de 25%.

Vendredi, l'impatient businessman avait demandé dans une lettre publiée dans les médias le départ de Myron Ullman, revenu de manière transitoire aux commandes en avril dernier, avant le mois de septembre. Le conseil d'administration de JCPenney, qui s'était fixé 6 mois à partir du 22 juin pour retrouver un directeur général, s'est alors offusqué de ce courrier et de la divulgation, selon lui, d'une partie de ses débats dans cette missive ouverte. Le même jour, Ackman ajoutait Thomas Enguibous à sa liste noire et recevait, dans cette optique, le soutien du fonds Perry Capital, actionnaire à 7,3% de JCPenney.

Bill Ackman a déclaré aujourd'hui que son départ et la nomination de deux nouveaux dirigeants au sein du conseil constituaient la meilleure voie possible pour que la direction du groupe retrouve sa sérénité.