PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a déclaré, dans une lettre adressée au directeur général délégué de Renault, Thierry Bolloré, et dont le Wall Street a pu prendre connaissance, qu'une majorité d'administrateurs du constructeur automobile japonais soutenaient son refus de convoquer une assemblée générale extraordinaire à la suite de la mise en examen de l'ex-président Carlos Ghosn pour dissimulation présumée d'une partie de ses revenus chez Nissan.

Cette lettre, datée du 17 décembre, répond à un courrier envoyé par Thierry Bolloré à Hiroto Saikawa le 14 décembre et dans lequel le dirigeant de Renault demandait la tenue d'une assemblée générale des actionnaires de Nissan aussi vite que possible.

Dans sa réponse, Hiroto Saikawa explique que la majorité du conseil de Nissan veut prendre plusieurs mois afin d'évaluer les différentes façons d'améliorer la gouvernance avant la tenue de son assemblée générale ordinaire, qui a habituellement lieu en juin.

Des porte-parole de Nissan et Renault n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour commenter ces informations.

Une personne proche de Renault a déclaré noter que les neuf membres du conseil d'administration de Nissan n'étaient pas unanimes dans le rejet de la demande de Renault, qui détient 43% de Nissan, dans la mesure où deux d'entre eux, Carlos Ghosn et l'administrateur Greg Kelly, sont actuellement incarcérés. Cette personne a ajouté qu'il n'était guère avisé d'attendre juin 2019 pour réformer la gouvernance de Nissan, au vu de la forte concurrence dans le secteur automobile.

Dans sa lettre du 17 décembre, Hiroto Saikawa explique qu'un comité - composé de trois administrateurs indépendants de Nissan et de quatre personnes extérieures, dont un ancien juge - devrait donner des recommandations sur les moyens de réformer la gouvernance de Nissan avant que les actionnaires de la société se réunissent. Le comité compte rendre ses conclusions fin mars.

La tenue d'une assemblée générale avant que le comité ait formulé ses recommandations "serait perçue comme présomptueuse par l'opinion publique et les régulateurs japonais", écrit Hiroto Saikawa, en ajoutant qu'une "assemblée prématurée des actionnaires ne serait pas dans l'intérêt de tous les actionnaires de Nissan".

-Sam Schechner, The Wall Street Journal

(Version française Julien Marion) ed: VLV

Agefi-Dow Jones The financial newswire