Le mois dernier, 160.162 voitures neuves ont été immatriculées, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français (CCFA), un chiffre en baisse de 3,8% d'une année sur l'autre en données brutes comme en données corrigées des jours ouvrables (CJO).

En septembre, les immatriculations avaient rebondi respectivement de 6,3% et 1,5%. Octobre marque la première baisse du marché en données CJO depuis février.

"Nous sommes dans le cadre de tous les indicateurs économiques qui parlent de report d'achats, de baisse de la confiance et de déflation", commente François Roudier, porte-parole du CCFA. "C'est une parfaite illustration de cette baisse de confiance des ménages."

Le CCFA a néanmoins maintenu sa prévision d'une hausse de 2% environ du marché automobile français sur l'ensemble de l'année, bien que sur les dix premiers mois les immatriculations de voitures neuves ressortent désormais en hausse de 1,4% en données brutes, et de 1,9% en données CJO.

Les marques françaises ont mieux résisté le mois dernier, avec une baisse moyenne de 1,5% contre un repli de 6,5% pour les groupes étrangers. Les constructeurs français restent soutenus par le vaste renouvellement de produits qu'ils ont engagé avec la sortie de modèles stratégiques comme les Renault Clio, Captur et Twingo, la Peugeot 308 ou la Citroën C4 Cactus.

Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont diminué de 2,2% (Peugeot -1,2% et Citroën -3,4%) tandis que celles du groupe Renault ont reculé de 0,4%. La marque au losange a baissé de 2,1% mais Dacia, la marque low cost du groupe, a progressé de 6,8%.

"Les nouveautés ont permis au marché de rester en territoire positif depuis le début de l'année, mais ça ne suffit pas à le faire repartir de l'avant", commente Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "L'ensemble des canaux de vente baisse, y compris les particuliers."

Flavien Neuvy observe qu'avec ses 160.000 immatriculations en octobre, le marché se situe toujours environ 10% en dessous de son niveau de croisière d'avant la crise de 2008. Il maintient toutefois lui aussi sa prévision d'une hausse de 2% environ du marché français en 2014.

Du côté des principales marques étrangères, Fiat, Opel (groupe GM), Nissan et Mercedes (Daimler) ont tiré leur épingle du jeu en octobre, avec des hausses comprises entre 0,6% et 15,3%. En revanche, la marque éponyme du groupe Volkswagen a reculé de 6,2%.

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers ont quant à elles baissé de 4,5% en octobre, ramenant leur hausse sur dix mois à environ 1%. La construction totale du marché des véhicules légers en France a baissé de 3,9%.

En Bourse, l'action PSA recule de 1,18% à 11h45, et Renault de 0,7%, sous-performant l'indice STOXX des valeurs européennes de l'automobile, qui est inchangé.

(Avec Laurence Frost, édité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume