Lors de son assemblée générale, la banque française a également indiqué que le projet de nouvelle réglementation bancaire en cours d'élaboration par le comité de Bâle ne se traduira pas pour Natixis par un besoin d'augmentation de capital pour répondre aux exigences de fonds propres.

"Natixis est une société cotée. Le retrait de la cote aujourd'hui, ça n'est pas une question d'actualité", a déclaré François Pérol, le président de la banque, en réponse à une question de la société de conseil aux investisseurs Deminor.

"Ce n'est pas ce sur quoi nous travaillons. (...) Ce sur quoi nous consacrons notre énergie c'est de faire de Natixis une société rentable dans la durée, qui puisse distribuer à ses actionnaires des dividendes", a ajouté l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée. "On le fait dans l'intérêt de tous les actionnaires".

Ecartant du revers de la main tout projet de fusion entre BPCE et Natixis, pour créer une structure cotée à l'image de Crédit agricole SA, François Pérol a indiqué que les équipes dirigeantes de la banque n'étaient pas mobilisées sur des "changements de structures".

Pendant la crise financière, l'action Natixis, introduite en Bourse à 19,55 euros fin 2006, s'est littéralement effondrée pour atteindre un plus bas à 0,80 euro en mars 2009.

Depuis l'été 2009, le titre a fortement rebondi grâce à la garantie apportée par BPCE sur ses actifs toxiques, ce qui a permis à l'action de terminer 2009 sur un bond de 184%.

Comme les autres valeurs bancaires, l'action pâtit depuis le début de l'année des craintes des investisseurs sur la crise de la dette de la zone euro et des incertitudes entourant les nouvelles règles bancaires dites Bâle III. Elle gagne néanmoins 1,24% depuis le 1er janvier alors que l'indice de référence Stoxx des banques européennes recule de 11,5%.

Natixis a toutefois voulu rassurer les actionnaires en affirmant que la banque n'aurait pas besoin de lever des capitaux sur le marché pour renforcer ses fonds propres.

"A ce stade, les études internes que nous menons sur les possibles impacts de la réglementation Bâle III nous amènent à conclure que nous n'aurons pas besoin d'augmentation de capital", a souligné Laurent Mignon, le directeur général de Natixis.

"Bâle III c'est un peu le Grenelle de la régulation prudentielle bancaire", a dit de son côté François Pérol.

Le 11 mai dernier, la banque a fait état de résultats meilleurs qu'attendu pour le premier trimestre 2010, signant par la même occasion un troisième trimestre consécutif de bénéfice.

Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot