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MILAN (awp/afp) - Le conseil d'administration du groupe autoroutier italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, a décidé vendredi de soumettre à ses actionnaires l'offre présentée par un consortium emmené par la Caisse des dépôts italienne (Cdp) pour le rachat de sa part de 88% dans Autostrade per l'Italia (Aspi).

La nouvelle offre de la Cdp, qui a transmis vendredi de derniers ajustements de sa proposition, valorise de fait 100% d'Autostrade à environ 9,3 milliards d'euros, contre 9,1 milliards auparavant, a indiqué Atlantia dans un communiqué.

"C'est la seule option concrète pour la cession de la participation dans Autostrade", a estimé le conseil d'administration, sans toutefois formellement approuver l'offre.

L'assemblée générale des actionnaires a été convoquée pour le 31 mai. Dans la foulée, un nouveau conseil d'administration d'Atlantia sera programmé d'ici le 11 juin, date à laquelle l'offre expire.

Depuis l'effondrement meurtrier du viaduc de Gênes en août 2018, dont Autostrade est le gestionnaire, la famille Benetton est sous forte pression pour vendre sa part.

Après ce drame, qui a coûté la vie à 43 personnes, Atlantia s'est retrouvé dans la tourmente car l'enquête a mis en évidence de graves manquements dans l'entretien du pont.

Après des mois de négociations tendues avec le précédent gouvernement dirigé par Giuseppe Conte, la famille Benetton avait fini par accepter, en juillet 2020, de se retirer des autoroutes italiennes.

Le gouvernement avait à l'époque lancé une procédure en vue d'une éventuelle révocation des concessions autoroutières d'Atlantia, avant de conclure un accord avec la famille Benetton.

Celui-ci prévoyait un important plan de maintenance et d'investissement et le versement par Autostrade de 3,4 milliards d'euros en compensation notamment pour l'effondrement du pont de Gênes.

Le conseil d'administration d'Atlantia avait jugé à plusieurs reprises insuffisante l'offre soumise par la Cdp et les fonds Blackstone et Macquarie, mais la famille Benetton a fait part de sa volonté de tourner la page.

Le géant espagnol de la construction ACS a également manifesté de l'intérêt pour les autoroutes italiennes et envoyé des lettres en ce sens au conseil d'administration d'Atlantia, valorisant Aspi "entre 9 et 10 milliards d'euros", sans toutefois déposer une offre formelle.

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