Tokyo (awp/afp) - Le constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors, fragilisé en 2016 par un scandale, a poursuivi au troisième trimestre son redressement sous la houlette de son compatriote Nissan et a en conséquence relevé ses prévisions annuelles de bénéfices.

Au terme des neuf premiers mois de l'exercice (avril à décembre 2017), le groupe a dégagé un bénéfice net de 70,1 milliards de yens (543 millions d'euros au cours retenu par le groupe), à comparer à une perte de 213 milliards un an plus tôt.

Ses comptes d'exploitation sont aussi revenus dans le vert, avec un résultat de 64,6 milliards de yens, sur un chiffre d'affaires en hausse de 13% à 1.518 milliards de yens.

"Au vu de ces solides performances et des réductions de coûts réalisées", Mitsubishi Motors a décidé de relever significativement ses ambitions pour l'ensemble de l'année budgétaire (qui s'achèvera en mars), de même que son dividende.

Il vise désormais un bénéfice net de 100 milliards de yens, au lieu de 68 milliards de yens escomptés auparavant, contre une perte de près de 200 milliards en 2016/17.

Le bénéfice d'exploitation devrait s'élever à 95 milliards de yens (contre seulement 5 milliards un an plus tôt), au lieu de 70 milliards, et le chiffre d'affaires à 2.100 milliards de yens (16 milliards d'euros), au lieu de 2.000 (+10,1% sur un an).

Le directeur général Osamu Masuko, cité dans un communiqué, s'est dit "confiant", saluant le succès des nouveaux modèles et "une efficacité opérationnelle accrue".

Au cours de la période d'avril à décembre, le constructeur a écoulé 777.000 véhicules dans le monde, soit une hausse de 15% sur un an, pour un objectif annuel de 1,2 million.

Au Japon, où ses ventes avaient été fortement ébranlées par une affaire de falsification des performances énergétiques de plusieurs modèles de mini-voitures, un fort rebond a été constaté (+24% à 62.000 unités).

Mitsubishi Motors a par ailleurs vu s'envoler ses ventes en Chine (+63% à 103.000 unités), où son 4x4 Outlander a particulièrement été demandé. En Asie du sud-est, première région du groupe, elles ont augmenté de 25% à 187.000 unités, portées par l'Indonésie.

La hausse a été moindre en Amérique du Nord et en Europe (entre 2 et 3%).

Mi-octobre, Mitsubishi Motors s'était fixé des objectifs ambitieux à horizon 2019/2020, fort des synergies attendues au niveau des coûts d'approvisionnement en matières premières et en recherche-développement grâce à l'alliance Renault-Nissan qu'il a récemment rejointe.

La firme avait été sauvée fin 2016 par Nissan qui avait alors acquis une participation de 34%, tandis que Carlos Ghosn prenait la tête du conseil d'administration.

afp/jh