La secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, se rendra en Chine la semaine prochaine pour y rencontrer de hauts responsables du gouvernement chinois et des chefs d'entreprise américains. Il s'agit de la dernière visite en date d'une série de visites de haut niveau, a annoncé le ministère mardi.

Le mois dernier, Mme Raimondo s'est engagée à effectuer cette visite malgré le piratage des courriels de son ministère par la Chine.

Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a déclaré que Mme Raimondo transmettrait un message selon lequel les États-Unis ne cherchent pas à se dissocier de la Chine, mais qu'ils protégeront leur sécurité nationale. Il a ajouté qu'elle renforcerait la volonté des États-Unis de maintenir des relations économiques avec la Chine.

Mardi, la Chine a salué la décision du ministère de lever les restrictions en matière de contrôle des exportations imposées à 27 entités chinoises, estimant qu'elle favorisait le développement d'un commerce normal entre les entreprises chinoises et américaines.

Lundi, le ministère américain du commerce a retiré 27 entreprises chinoises de sa "liste non vérifiée". Les entreprises sont ajoutées à cette liste si les États-Unis ne peuvent pas effectuer de visites sur place pour déterminer si elles peuvent recevoir des exportations de technologies américaines sensibles. Les entreprises figurant sur la liste ne peuvent pas bénéficier d'exceptions en matière de licences d'exportation.

Le ministère du commerce a déclaré que ce retrait "démontre les avantages concrets dont bénéficient les entreprises lorsque le gouvernement hôte ou elles-mêmes coopèrent" pour mener à bien les vérifications.

Mme Raimondo "attend avec impatience des discussions constructives" lors de sa visite à Pékin et à Shanghai du 27 au 30 août, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Les discussions porteront sur des questions liées aux relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, sur les défis auxquels sont confrontées les entreprises américaines et sur les domaines de coopération potentielle, a ajouté le ministère.

La semaine dernière, la Chine s'est félicitée de la visite attendue de Mme Raimondo.

Mme Raimondo a récemment déclaré qu'elle souhaitait faire part à la Chine de "ses préoccupations sérieuses concernant la manière dont elle cible les entreprises technologiques américaines, la manière dont elle ne respecte pas la propriété intellectuelle tout en essayant de trouver des voies commerciales".

Son voyage fait suite à une visite de quatre jours effectuée le mois dernier par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui a tenu plus de dix heures de réunions avec des hauts fonctionnaires à Pékin.

Ce mois-ci, les États-Unis et la Chine ont décidé d'approuver le doublement du nombre de vols de passagers actuellement autorisés par les transporteurs aériens entre les deux pays, ce qui constitue un rare signe de coopération entre les deux plus grandes économies du monde.

Mme Raimondo faisait partie d'un groupe de hauts fonctionnaires américains dont les courriels ont été piratés cette année par un groupe basé en Chine, selon Microsoft, d'après une personne informée de l'affaire.

Auparavant, l'ambassade de Chine à Washington avait déclaré qu'il était complexe d'identifier la source des cyberattaques et avait mis en garde contre les spéculations et les accusations sans fondement.

En juillet, Mme Raimondo a déclaré que l'administration Biden cherchait à cibler soigneusement les contrôles américains sur les exportations vers la Chine.

En mai, Mme Raimondo a rencontré le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, pour discuter des politiques en matière de commerce, d'investissement et d'exportation. Il s'agissait alors du premier échange entre les États-Unis et la Chine au niveau ministériel depuis des mois, après qu'une série d'irritants liés au commerce et à la sécurité nationale ont fait dérailler les plans de réengagement.

En avril, Mme Raimondo a mis en garde contre les menaces que pourraient représenter les entreprises chinoises spécialisées dans l'informatique dématérialisée. Certains sénateurs républicains souhaitent qu'elle ajoute ces entreprises à la liste des entités qui imposent aux États-Unis des contrôles à l'exportation sur les sociétés étrangères. (Reportage de David Shepardson ; Rédaction de Clarence Fernandez et Marguerita Choy)