Les autorités antitrust américaines soutiendront mercredi qu'une juge fédérale s'est trompée en déclarant que l'accord de 69 milliards de dollars conclu par Microsoft pour racheter le fabricant de "Call of Duty" Activision Blizzard était légal au regard du droit de la concurrence, dans le cadre de leur dernière tentative pour stopper l'opération.

Microsoft a conclu l'opération, initialement proposée en janvier 2022 comme la plus grande acquisition de l'histoire de l'industrie des jeux, le 13 octobre dernier, après avoir obtenu l'approbation des autorités de régulation britanniques.

Toutefois, la Federal Trade Commission devrait déclarer à une cour d'appel californienne composée de trois juges que le juge de première instance a placé l'agence à un niveau trop élevé, l'obligeant à prouver que l'opération était anticoncurrentielle alors que la norme est simplement que l'opération soulève de graves problèmes de concurrence.

La FTC mène une bataille difficile, étant donné qu'elle a perdu le procès en première instance et que l'UE et la Grande-Bretagne ont approuvé l'accord.

Cette bataille juridique s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large de l'administration Biden visant à lutter contre les fusions et les hausses de prix qui affectent les consommateurs dans des domaines allant des médicaments aux billets d'avion.

La FTC devrait également faire valoir que le juge a eu tort de s'appuyer sur les accords conclus par Microsoft avec ses rivaux pour la distribution de jeux pour prouver que la fusion ne nuirait pas à la concurrence.

La FTC a intenté une action en justice visant à empêcher l'opération en décembre 2022, arguant que Microsoft utiliserait les jeux populaires d'Activision pour supprimer la concurrence de ses consoles Xbox et dominer les activités de jeux par abonnement et de jeux en nuage, qui connaissent une croissance rapide. Mais un juge fédéral californien a estimé en juillet que la FTC n'avait pas réussi à faire valoir ses arguments.

Microsoft devrait faire valoir que la FTC n'a pas démontré que le juge avait commis une erreur dans sa décision. Elle soutiendra également que l'agence n'a pas réussi à démontrer que Microsoft avait intérêt à ne pas diffuser "Call of Duty" sur les plates-formes de jeux concurrentes.

Les juges du panel devraient être Daniel Collins et Danielle Forrest, tous deux nommés par l'ancien président Donald Trump, et Jennifer Sung, nommée par le président Joe Biden.