Milan (awp/afp) - Silvio Berlusconi a assuré mercredi que sa famille continuerait à augmenter sa participation dans le groupe italien Mediaset, dont Vivendi vient de prendre 20% lors d'une opération que l'ancien chef du gouvernement a qualifiée d'"hostile".

"L'acquisition d'actions Mediaset de la part de Vivendi, sans accord préalable avec Fininvest, ne peut être considérée autrement que comme une opération hostile", a-t-il affirmé dans un communiqué.

M. Berlusconi a souligné "la cohésion la plus forte de (sa) famille sur un point très précis: nous n'avons aucune intention de laisser quelqu'un redimensionner notre rôle d'entrepreneur. Pour cela nous avons augmenté notre participation et nous continuerons à le faire dans les limites consenties par la loi".

"Vivendi a eu l'opportunité, avec l'accord stratégique signé en avril dernier, d'entamer avec Mediaset une collaboration qui s'annonçait profitable pour les deux groupes. Malheureusement, cet accord a été dénoncé par Vivendi dans les modalités et les conséquences également judiciaires qui sont connus", a-t-il ajouté.

"Il n'est pas certain que ce soit la meilleure carte de visite que Vivendi puisse montrer pour se présenter comme actionnaire industriel de la société", a-t-il conclu.

Le groupe de médias français Vivendi a annoncé mercredi dans un communiqué détenir désormais 20% du groupe de télévision italien Mediaset, dont la famille de M. Berlusconi est l'actionnaire principal.

Vivendi a accéléré sa montée au capital du groupe italien, après annoncé lundi soir avoir pris 3,01% de celui-ci, malgré l'hostilité exprimée par la famille de l'ancien chef du gouvernement italien.

Celle-ci, bien décidée à rester actionnaire principal, a multiplié les achats de titres, parallèlement à Vivendi.

Fininvest, sa holding, a souligné qu'à la date de mercredi, elle détiendrait 38,266% du capital social de Mediaset (contre un peu moins de 35% jusqu'à présent) et 39,775% du capital en termes de droits de vote.

La holding a aussi répliqué à l'incursion de Vivendi en déposant mardi devant la justice italienne une plainte pour "manipulation du marché" contre le groupe de Vincent Bolloré.

Fininvest a accusé Vivendi d'avoir "créé les conditions pour faire baisser artificiellement la valeur du titre Mediaset" afin de pouvoir "lancer à prix bas ce qui se présente comme une vraie escalade hostile".

afp/rp