Zurich (awp) - Meyer Burger a affiché une nouvelle perte en 2016, bien que celle-ci ait pu être réduite. Le chiffre d'affaires a nettement augmenté et l'Ebitda s'est révélé positif. Un tournant a été atteint, a indiqué mercredi le fournisseur de l'industrie solaire. Pour 2017, une hausse de la rentabilité et un chiffre d'affaires stables sont attendus.

Les analystes n'ont pas vraiment loué la performance et à la Bourse, le titre était sous pression.

Les ventes nettes ont bondi de 40% sur un an à 453,1 mio CHF, dépassant légèrement les objectifs que la société s'était fixés suite au programme de recapitalisation. Les entrées de commandes ont augmenté de 9% à 455,6 mio. Meyer Burger a remporté d'importants contrats pour des scies à fil diamanté et des lignes de cellules solaires à hétérojonction, a précisé le groupe dans un communiqué.

Le carnet de commandes s'est renfloué à 244,5 mio au 31 décembre, offrant "une position solide pour le début d'année en cours".

L'Ebitda a progressé à 10,5 mio, alors qu'il s'était inscrit dans les chiffres rouges en 2015 à -55,9 mio. Il s'agit du premier Ebitda positif depuis 2011. Il inclut des dépenses de restructuration extraordinaires de 3,5 mio. La marge correspondante a atteint 2,3%.

La perte opérationnelle (Ebit) a été presque divisée par trois sur un an à -44,4 mio, incluant des effets de dépréciation et d'amortissements de 54,9 mio, contre 72,7 mio en 2015. La marge afférente s'est inscrite à -9,8%. Au final, la perte nette a pu être réduite à 97,1 mio, contre -169,0 mio l'exercice précédent.

Le résultat a été amputé par des dépréciations et une provision de 11,9 mio en lien avec l'arrêt de la production de fil diamant dans la filiale DMT aux Etats-Unis. Cette mesure devrait permettre de réduire les coûts opérationnels de 10 mio CHF (annualisés) à partir du deuxième semestre 2017.

Le programme de restructuration devrait permettre de redevenir bénéficiaire "aussi vite que possible". Les mesures mises en oeuvre ont permis de réduire les dépenses opérationnelles conformément aux objectifs. Les charges de personnel ont ainsi décliné de 2,8% à 150,5 mio.

La somme du bilan a pu être renforcée par l'augmentation de capital en décembre pour s'inscrire à 629,9 mio CHF. Au total, les dépenses d'investissements dans l'outil de production ont atteint 4,9 mio.

Pour 2017, Meyer Burger table sur des ventes stables et une nette amélioration de la rentabilité. "Un retour le plus vite possible à la rentabilité reste notre objectif principal", a déclaré le directeur général (CEO) Hans Brändle lors d'une conférence de presse à Zurich. "Toutes les conditions sont remplies pour parvenir au succès". M. Brändle a succédé à Peter Pauli au début de l'année en cours.

ANALYSTES PEU CONVAINCUS

Le CEO estime également que les marges peuvent être défendues "par des investissements et l'orientation vers des modules hautement efficaces, en particulier dans la technologie Perc". La croissance dans ce domaine aurait tendance à augmenter, a-t-il ajouté.

Pour augmenter les marges, l'entreprise se concentrera sur les coûts de production, les achats et le mix de produits. Le programme en cours est sur la voie. "Nous voulons nous concentrer sur les produits qui offrent une marge attrayante". Les produits seront réexaminés et, si nécessaire, il sera procédé à des réductions, voire des suppressions, comme dans la production de scies diamantées de DMT aux Etats-Unis.

Le président, qui a pris ses fonctions en décembre, voit dans le succès du refinancement une confirmation de l'appui des actionnaires. Il renvoie au taux de 99,9% des droits exercés lors de l'augmentation de capital. "Le refinancement nous permettra de rembourser l'emprunt obligataire qui arrive à échéance en mai".

Vontobel a noté que les flux de trésorerie opérationnels sont à nouveau positifs à 3 mio CHF, ce qui n'était pas arrivé depuis cinq ans, démontrant que la situation financière s'est stabilisée. Cependant, aucun signe d'accélération de la demande ne perce à moyen terme sur le marché du solaire. Les ventes seront donc plutôt soutenues par les avancées technologiques et le remplacement des équipements existants. Les analystes considèrent que Meyer Burger a encore du pain sur la planche pour ajuster ses structures et améliorer sa rentabilité.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a noté que l'Ebit a comblé ses attentes en 2016, tandis que la perte nette a dépassé ses prévisions en raison d'impôts en hausse. Selon les analystes, les objectifs de la société concernant le chiffre d'affaires pour l'année en cours, escompté stable, sont en dessous de leurs attentes. Ils vont par conséquent revoir à la baisse leurs prévisions.

A la Bourse suisse, l'action Meyer Burger a été sous pression toute la matinée. A 12h53, le titre baissait de 1,20% à 0,82 CHF, dans un SPI en recul de 0,62%.

fah/al