Zurich (awp) - Le fournisseur de l'industrie photovoltaïque Meyer Burger a vu sa rentabilité pénalisée par un nombre élevé de charges exceptionnelles en 2017. Bien que le groupe ait terminé l'année dans le rouge, il a réduit sa perte nette comparé à 2016. La direction s'attend à une accélération des ventes sur l'exercice en cours. Ces nouvelles n'ont pas réussi à rassurer les investisseurs et le titre s'effondrait en Bourse.

Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est fixé en négatif à 19,3 mio CHF, après une perte opérationnelle de 44,4 mio en 2016, a précisé Meyer Burger dans un communiqué. Un total de 31,7 mio d'amortissements et de dépréciations ont pesé sur ce chiffre clé, qui serait ressorti en positif de 14,8 mio hors ces charges exceptionnelles.

La marge d'exploitation, qui mesure le rapport entre les recettes et le résultat d'exploitation, a également bu la tasse, reculant de 5,7 points à 4,1%.

Le groupe thounois a bouclé l'exercice écoulé sur une importante perte nette de 79,3 mio CHF, moins cependant que les -97,1 mio enregistrés en 2016, mais plus que les -72,7 mio attendus par les analystes. Meyer Burger a comptabilisé une charge exceptionnelle de 18,2 mio relative à la cession en novembre dernier du site américain de Diamond Material Tech (DMT) à Thermocompact Group.

La restructuration des activités sur le site thounois s'est quant à elle soldée par des charges totales de 30,6 mio CHF, qui ont également impacté le résultat net. Hors les différentes dépenses exceptionnelles, la perte nette serait ressortie à seulement -3,1 mio.

En décembre dernier, Meyer Burger avait confirmé la suppression de 160 postes de travail sur le site de Thoune, au lieu des 180 précédemment annoncés parallèlement au projet de délocalisation de la production en Chine.

Les recettes avaient déjà été dévoilées en janvier et ont été confirmées à 473,3 mio CHF, en hausse de 4,4%. Les entrées de commandes ont bondi de 23% à 560 mio.

OBJECTIFS QUALIFIÉS DE "PRUDENTS"

Pour cette année, la direction a indiqué que les mois de janvier et février ont démarré doucement en matière de nouvelles commandes qui ont totalisé 36,2 mio CHF. La conclusion de nouveaux contrats devrait cependant accélérer dans le courant de l'exercice et le chiffre d'affaires s'établir en 2018 entre 450 mio et 500 mio CHF. La marge opérationnelle brute (Ebitda) est quant à elle attendue à environ 10%, contre 2,6% en 2017.

"Nous avons posé les bonnes fondations pour renouer avec les bénéfices", a estimé le directeur général (CEO) Hans Brändle lors d'une conférence de presse. Pour le patron, le retour à la rentabilité après six années consécutives de pertes "demeure notre principal objectif".

M. Brändle n'a cependant pas voulu préciser si le retour dans les chiffres noirs était prévu dès cette année. Les amortissements et autres dépréciations sont néanmoins attendus en net repli.

Ces déclarations n'ont pas vraiment rassuré les investisseurs. A la Bourse suisse, le titre a clôturé en repli de 28% à 1,26 CHF. L'indice de référence SPI a reculé de 1,61%.

"Le résultat annuel de Meyer Burger a été marqué par des éléments exceptionnels, qui ont de nouveau conduit à d'importantes pertes", ont constaté les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Malgré tout, le groupe a réalisé des amélioration "à tous les niveaux", ont-ils ajouté.

Les objectifs 2018 brossés par la direction sont "prudents" et inférieurs aux attentes du marché, a souligné la ZKB.

Vontobel en est venue aux mêmes conclusions, estimant que Meyer Burger est parvenu à amincir sa structure, réduire les coûts et améliorer les entrées de commandes. Les perspectives pour l'exercice en cours sont cependant "décevantes". La banque zurichoise reste néanmoins convaincue du positionnement de la société.

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