La Commission européenne a envoyé un questionnaire au début du mois à diverses parties impliquées dans le projet Libra, donnant aux personnes interrogées deux à trois semaines pour lui faire part de leurs réactions, selon les personnes interrogées. En envoyant un questionnaire, l'UE pourrait préparer le terrain pour une enquête formelle.

L'organisme européen chargé de l'application des règles de concurrence se concentre principalement sur l'utilisation des données des consommateurs, ont précisé les personnes interrogées.

Facebook s'est associé à 28 partenaires au sein d'une entité basée à Genève, l'Association Libra, qui régira sa nouvelle monnaie numérique, dont le lancement est prévu au premier semestre 2020.

"La Commission est particulièrement préoccupée par les éventuelles restrictions de concurrence qui pourraient résulter de l'association, notamment en ce qui concerne les informations qui seront échangées et l'utilisation des données des consommateurs", indique le questionnaire.

La Commission, qui peut infliger aux entreprises des amendes allant jusqu'à 10 % de leur chiffre d'affaires mondial pour avoir enfreint les règles antitrust de l'UE et leur ordonner de modifier leurs pratiques commerciales, a refusé de faire des commentaires. Facebook n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

Les demandes de l'UE concernant Libra font suite aux récents appels lancés par des responsables politiques, des banquiers centraux et des organismes de surveillance réglementaire en faveur d'une réglementation stricte de Libra afin d'éviter de perturber le système financier mondial, dans un contexte d'inquiétude quant à son utilisation pour le blanchiment d'argent et à son incidence sur la vie privée des utilisateurs.

Le document de l'UE demandait également des informations sur la structure de gouvernance du système et dans quelle mesure il est ouvert à d'autres.

Bloomberg a été le premier à faire état du questionnaire de la Commission.