PARIS (awp/afp) - Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Moscou vise une usine militaire à Kiev

Une usine de matériel militaire fabriquant notamment des tanks a été visée samedi matin par un bombardement dans la banlieue de Kiev, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ce bombardement, revendiqué par Moscou, intervient au lendemain de l'avertissement des forces russes qu'elles allaient intensifier leurs attaques sur la capitale ukrainienne.

"Des armes air-sol de haute précision et de longue portée ont détruit des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev", a annoncé le ministère de la Défense russe dans un communiqué sur Telegram.

Sur les lieux, un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents, empêchant l'accès au complexe, d'où s'échappait de la fumée. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué sur Facebook ne pas avoir à ce stade d'informations sur les victimes potentielles.

Vendredi, une frappe russe avait touché une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait affirmé avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva.

Moscou avertit Washington de "conséquences"

La Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de "conséquences imprévisibles" suite à son aide militaire en forte hausse à l'Ukraine, selon des informations de presse.

Selon cette note diplomatique, Moscou avertit les Etats-Unis et l'Otan contre l'envoi d'armes "plus sensibles" à l'Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l'"huile sur le feu" et pourraient provoquer des "conséquences imprévisibles", a rapporté le Washington Post.

Cet avertissement a été fait alors que le président américain Joe Biden a promis une nouvelle aide militaire d'une valeur de 800 millions de dollars à l'Ukraine, dont des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes.

Zelensky souligne le risque nucléaire russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que "le monde entier" devait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique, faisant écho à l'avertissement la veille du directeur de la CIA.

Le patron du renseignement extérieur américain, William Burns, avait estimé qu'il ne fallait pas "prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" ou "de faible puissance" par le président Poutine s'il devait "sombrer dans le désespoir" face aux échecs de son armée.

Frappes et évacuations

Dans la nuit de vendredi à samedi, le maire de la ville d'Aleksandria, à environ 300 km au sud-est de Kiev, a indiqué sur Facebook qu'un missile russe avait frappé l'aéroport de sa ville. Il a précisé que les équipes de secours étaient à l'oeuvre mais sans faire dans l'immédiat état de victimes.

Dix personnes ont été tuées, dont un nourrisson de sept mois, et 35 autres blessées, dans des tirs russes sur des bus évacuant des habitants de la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé vendredi les autorités locales.

Dans le sud-est de l'Ukraine près de 2.900 civils ont été évacués vendredi de Marioupol assiégée et de Berdyansk vers Zaporojie, selon Kiev.

De son côté, le porte-parole du ministère russe de la Défense a affirmé vendredi que l'artillerie russe avait provoqué la mort d'une trentaine de "mercenaires polonais" dans le nord-est de l'Ukraine, ce qui risque de renforcer les tensions déjà vives entre Moscou et Varsovie.

Aide de Berlin pour acheter des équipements militaires

L'Allemagne prévoit d'octroyer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire à l'Ukraine, a indiqué vendredi soir un porte-parole gouvernemental à l'AFP.

L'argent sera utilisé par l'Ukraine pour financer l'acquisition d'équipements militaires.

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