La Grande-Bretagne a exhorté Meta à ne pas déployer le chiffrement de bout en bout sur Instagram et Facebook Messenger sans mesures de sécurité pour protéger les enfants contre les abus sexuels, après l'adoption du projet de loi sur la sécurité en ligne par le Parlement.

Meta, qui chiffre déjà les messages sur WhatsApp, prévoit de mettre en œuvre le chiffrement de bout en bout sur Messenger et les messages directs d'Instagram, affirmant que la technologie renforce la sûreté et la sécurité.

La ministre britannique de l'intérieur, Suella Braverman, a déclaré qu'elle était favorable à un cryptage fort pour les utilisateurs en ligne, mais que cela ne pouvait se faire au détriment de la sécurité des enfants.

"Meta n'a pas donné l'assurance qu'il protégerait ses plates-formes contre les auteurs d'abus malsains", a-t-elle déclaré. "Ils doivent mettre en place des mesures de protection appropriées pour accompagner leurs projets de cryptage de bout en bout.

Un porte-parole de Meta a déclaré : "L'écrasante majorité des Britanniques utilisent déjà des applications chiffrées pour se protéger des pirates, des fraudeurs et des criminels.

"Nous pensons que les gens ne veulent pas que nous lisions leurs messages privés et c'est pourquoi nous avons passé les cinq dernières années à développer des mesures de sécurité robustes pour prévenir, détecter et combattre les abus tout en maintenant la sécurité en ligne".

La Commission a indiqué qu'elle ferait le point mercredi sur les mesures qu'elle prend, notamment en interdisant aux personnes âgées de plus de 19 ans d'envoyer des messages à des adolescents qui ne les suivent pas et en utilisant la technologie pour identifier les comportements malveillants et prendre les mesures qui s'imposent.

"Alors que nous déployons le chiffrement de bout en bout, nous prévoyons de continuer à fournir plus de rapports aux forces de l'ordre que nos pairs, en raison de notre travail de premier plan pour assurer la sécurité des gens", a déclaré le porte-parole.

Les plateformes de médias sociaux seront soumises à des exigences plus strictes pour protéger les enfants contre l'accès à des contenus préjudiciables lorsque le projet de loi sur la sécurité en ligne, adopté par le parlement mardi, entrera en vigueur.

Le chiffrement de bout en bout est une pomme de discorde entre les entreprises et le gouvernement dans la nouvelle loi.

Les plateformes de messagerie, WhatsApp en tête, s'opposent à une disposition qui, selon elles, pourrait les obliger à casser le chiffrement de bout en bout.

Le gouvernement, quant à lui, a déclaré que le projet de loi n'interdisait pas la technologie, mais qu'il obligeait les entreprises à prendre des mesures pour mettre fin à la maltraitance des enfants et, en dernier recours, à mettre au point une technologie permettant de scanner les messages cryptés.

Les entreprises technologiques ont déclaré que la numérisation des messages et le cryptage de bout en bout étaient fondamentalement incompatibles. (Reportage de Paul Sandle, édition de Tomasz Janowski)