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ajoute situation à Kiev, Kharkiv, réunion de Poutine vendredi avec état-major, nouveaux bilans à Kryvyi Rig, Kherson

KIEV (awp/afp) - L'Ukraine s'attelait samedi à rétablir l'électricité après les nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures de courant à travers le pays, dénoncées comme des crimes de guerre par l'Union européenne.

Partout dans le pays, plongé dans un froid glacial, des interventions sont en cours pour rétablir l'électricité.

A Kiev, où un tiers des habitants sont toujours privés d'électricité, le maire Vitali Klitchko a annoncé que la circulation du métro, interrompue vendredi pour permettre aux habitants de s'y réfugier, avait repris tôt samedi matin et que l'approvisionnement en eau avait été rétabli.

L'électricité a également été restaurée samedi à Kharkiv (est), la deuxième ville d'Ukraine, a déclaré le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

L'opérateur électrique national Ukrenergo, qui avait imposé des coupures d'urgence à la suite des attaques, a confirmé samedi que le système énergétique "continue de se rétablir" tout en soulignant que le déficit énergétique reste "important".

Au total, 74 missiles - principalement des missiles de croisière - ont été tirés par la Russie vendredi, dont 60 ont été abattus par la défense antiaérienne, selon l'armée ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que Kiev et quatorze régions avaient été affectées par des coupures de courant ou d'eau.

"Toutes leurs cibles sont aujourd'hui civiles. Les frappes russes touchent principalement des installations d'approvisionnement en énergie et en chauffage", a déclaré le président ukrainien.

Dans la ville de Kryvyi Rig (sud), une frappe russe a touché un immeuble résidentiel. Selon un nouveau bilan communiqué par le gouverneur régional, Valentin Reznitchenko, une femme de 64 ans et un jeune couple avec un petit garçon sont morts, et 13 personnes blessées.

A Kherson, ville du sud récemment reprise par l'Ukraine, de nouveaux bombardements russes ont tué un homme de 36 ans et blessé une femme de 70 ans, a déclaré samedi le gouverneur Yaroslav Yanushevich.

Vendredi, les autorités prorusses de la région de Lougansk, dans l'Est, avaient de leur côté accusé les forces ukrainiennes de tirs d'artillerie sur deux localités, faisant 11 morts et 17 blessés vendredi.

Confrontée à une série de revers militaires cet automne, la Russie a opté depuis octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l'Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

Vendredi, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec les responsables de l'opération militaire en Ukraine, selon un communiqué samedi du Kremlin.

Lors d'une visite à l'état-major des forces impliquées en Ukraine, en présence notamment du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d'état-major Valéri Guérassimov, le président Poutine a demandé aux commandants militaires leurs "propositions" sur la suite de l'offensive.

"attaques cruelles et inhumaines"

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné ce nouvel "exemple de la terreur aveugle du Kremlin", des "attaques cruelles et inhumaines" contre la population qui "constituent des crimes de guerre".

L'UE a d'ailleurs approuvé de nouvelles sanctions visant Moscou qui interdisent notamment l'exportation de moteurs de drones vers la Russie ou des pays tiers à même de les lui fournir.

De son côté, la France a condamné les bombardements russes de vendredi. "Ces actes constituent des crimes de guerre et n'affaiblissent en rien la détermination de la France à soutenir l'Ukraine et à lutter contre l'impunité", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les présidents russe et bélarusse Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko doivent se retrouver lundi à Minsk pour un sommet destiné à resserrer encore leur alliance.

Le Bélarus, seul allié de la Russie dans cette guerre, a prêté son territoire pour permettre l'assaut russe sur Kiev au début de l'invasion le 24 février.

Selon M. Loukachenko, le sommet sera "avant tout (consacré) à la sphère économique", mais les deux dirigeants parleront aussi de "la situation politico-militaire autour de (leurs) pays".

Dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valéry Zaloujny s'est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023.

Pour sa part, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a prévenu que Moscou se préparait à une guerre longue contre l'Ukraine à laquelle les alliés de l'Alliance doivent continuer de fournir des armes jusqu'à ce que M. Poutine réalise qu'il "ne peut pas gagner sur le champ de bataille".

"Nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Elle se prépare pour une guerre longue", a déclaré M. Stoltenberg à l'AFP.

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