À Paris, l'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 0,62% à 3.509,92 points. Le Footsie britannique a perdu 0,57% et le Dax allemand a fini sur une note stable (-0,02%), tandis que l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a reculé de 0,13%.

"La réalité du ralentissement de la croissance de l'économie et des résultats sur laquelle on avait fermé les yeux pendant quelque temps refait surface", souligne Peter Boockvar, stratège actions et gérant de portefeuille chez Miller Tabak à New York.

L'indice PMI manufacturier pour la Chine, calculé par HSBC et publié dans la nuit, s'est contracté pour le 11e mois d'affilée, laissant craindre que le pays connaisse un septième trimestre consécutif de ralentissement de la croissance.

De même, dans la matinée, la publication des indices PMI flash de la zone euro ont montré une contraction accélérée de l'activité en septembre.

Aux Etats-Unis, la croissance du secteur manufacturier a affiché son trimestre le plus faible depuis trois ans, selon les résultats de l'enquête Markit, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué moins vite que prévu.

La baisse des cours en Europe a été menée par les produits de base, dont l'indice sectoriel a perdu 1,68% en réaction notamment aux nouvelles moroses en provenance de Chine.

L'indice automobile en Europe (-1,44%) a été plombé de son côté par Daimler (-2,02%), qui a averti que sa filiale Mercedes afficherait un résultat 2012 en baisse en raison de l'environnement difficile en Europe et en Chine.

Sur le marché des changes, l'euro a reculé à un plus bas d'une semaine contre le dollar et lâché plus de 1% face au yen en réaction aux indices des directeurs d'achats décevants, incitant les investisseurs à se tourner vers les devises américaine et japonaise, jugées plus sûres.

"Pour l'instant, on assiste à une pause dans le 'rally' et non au début d'une correction. Les investisseurs reprennent leur souffle. Les indices testent des niveaux de soutien important et ne les enfoncent pas", commente Nicolas Chéron, analyste chez FXCM. "L'idée est de profiter des baisses pour acheter, sachant que la Fed et le BCE sont là pour soutenir l'économie."

Les futures sur Bund allemand ont profité de l'accès d'aversion au risque, alors que les rendements de la dette souveraine espagnole se sont un peu tendus à nouveau, malgré le succès de l'adjudication de titres de la même échéance du Trésor espagnol.

"Ils ont eu une bonne adjudication, mais aujourd'hui on a surtout assisté à un mouvement de repli vers les valeurs refuge", a déclaré un trader.

Toutefois, les analystes estiment que les pertes de l'euro devraient être limitées, compte tenu des programmes d'intervention de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale.

Le baril de Brent a interrompu sa baisse dans le courant de l'après-midi et repassé les 119 dollars, les intervenants ayant estimé que la baisse de plus de neuf dollars depuis vendredi, liée à des inquiétudes concernant la croissance en Chine et à l'engagement de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, à ne pas laisser les prix grimper trop haut, a été excessive.

Le baril de brut léger américain stagne de son côté sous la barre des 92 dollars.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten