Zurich (awp) - L'organisateur de foires et salon MCH Group, durement touché par l'éclatement de la pandémie de Covid-19, n'est pas parvenu l'année dernière à renouer avec les bénéfices. Son directeur général (CEO) Beat Zwahlen se veut toutefois confiant pour l'exercice en cours, au vu notamment de la reprise économique.

L'exercice 2021 aura été un nouvel annus horribilis pour le groupe bâlois coté sur SIX. Alors qu'en 2020, 39 des 48 salons avaient dû être annulés, seuls trois - Art Basel, Miami Art Basel - ont pu être maintenus l'année dernière. "Presque tout a été annulé jusqu'au dernier trimestre", a confié le dirigeant lundi dans un entretien à Bilan.

"Nous sommes toujours en perte, mais la situation s'améliore par rapport à l'année précédente", a-t-il indiqué, évoquant une situation "stable", malgré un déficit jugé "important".

Baselworld pas encore enterré

Revenant sur l'annulation de l'édition 2022 l'emblématique salon Baselworld, le patron de MCH plaide pour un nouveau format s'adressant directement à la clientèle (B2C) plutôt que réservé aux professionnels (B2B). "Le business model où les clients faisaient 80% de leur chiffre d'affaires en une fois est révolu", assure-t-il.

Il hésite cependant à enterrer la marque de son produit phare. "J'ai beaucoup de sympathie pour le nom parce qu'il est très connu en Asie et aux Etats-Unis. Nous allons être très prudents avec cette décision", a affirmé M. Zwahlen, soulignant qu'avec une marque aussi importante que Baselworld, "tout le monde restera dans la comparaison".

Après la Foire internationale d'art contemporain (Fiac) à Paris, dont la reprise été annoncée il y a moins d'une semaine, et la Singapour Art Fair, dont l'entreprise est désormais actionnaire à hauteur de 15%, MCH prévoit d'investir dans deux nouveaux projets cette année, "mais je ne peux pas encore en parler".

Il laisse entendre que l'arrivée en 2020 de James Murdoch - fils du magnat de la presse américain Rupert - dans l'actionnariat a permis de préciser la stratégie de croissance. "Nous ne souhaitons pas nous restreindre à une zone géographique définie", explique-t-il, sans toutefois fournir de détails sur l'enveloppe allouée aux investissements.

A propos de l'exercice en cours, le dirigeant réaffirme son optimisme, même si le retour à la normale risque de prendre "quelques mois de plus".

Soulignant la bonne santé de l'économie en général et la solidité des budgets marketing des entreprises, il signale un "grand intérêt pour des événements dans le deuxième semestre de 2022" et prédit une amélioration des recettes pour peu que "la pandémie ne nous empêche pas d'organiser des événements".

buc/al