Le Burkina Faso est l'un des pays d'Afrique de l'Ouest qui luttent contre les groupes armés qui ont pris racine dans le nord du Mali et se sont emparés du terrain dans toute la région au cours de la dernière décennie, faisant des milliers de morts et déplaçant plus de six millions de personnes dans le processus.

Plus de deux millions de personnes ont fui leur foyer rien qu'au Burkina Faso, où les frustrations liées à l'insécurité croissante ont provoqué deux prises de pouvoir militaires l'année dernière.

Certains, principalement des femmes et des enfants, ont cherché refuge dans le nord du Ghana, où l'insurrection a également frappé ces dernières années.

Le HCR a demandé mercredi au gouvernement ghanéen de garantir l'accès à son territoire et l'asile aux Burkinabés fuyant la violence, et de cesser les expulsions signalées.

Le gouvernement ghanéen a réfuté ces allégations jeudi, affirmant que 530 Burkinabés déplacés étaient hébergés dans un centre d'accueil temporaire mis en place en collaboration avec le HCR.

"Les entités officielles ghanéennes veillent à ce que les personnes déplacées aient accès à de la nourriture et à des soins médicaux gratuits", a déclaré le ministère de la sécurité nationale dans un communiqué, ajoutant que des terrains avaient été acquis pour y installer des logements.

Seuls les Burkinabés souhaitant rentrer chez eux ont été rapatriés dans le cadre d'un processus conforme aux protocoles internationaux, a précisé le ministère.

Les allégations de rapatriement forcé par l'armée ghanéenne ont été rapportées dans des publications locales et sur les médias sociaux.

L'utilisateur de Twitter Alhaji Gbangbanku a partagé en ligne une vidéo montrant des dizaines de femmes tenant leurs enfants, assises sur le sol dans un parking où se trouvaient des bus.

"Le rapatriement des Fulbes du Burkina Faso se poursuit aujourd'hui dans plusieurs communautés du nord du Ghana", a-t-il écrit, qualifiant cette opération d'"exercice militaire" et de "développement dangereux".

Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les vidéos ou les expulsions.