La grippe aviaire a tué des centaines de millions d'oiseaux dans le monde l'année dernière, ce qui a perturbé les approvisionnements. Bien qu'il n'y ait pas eu de cas avéré de transmission interhumaine, les pays doivent se préparer à tout changement de comportement du virus H5N1, a déclaré l'Organisation mondiale de la santé.

La France, deuxième producteur de volailles de l'Union européenne et pays le plus touché par l'épidémie, a enregistré de nouveaux cas dans des élevages de canards du sud-ouest, ce qui a incité le gouvernement à renforcer les mesures sanitaires la semaine dernière.

"Nous ne sommes pas du tout rassurés", a déclaré Philippe Gelin, directeur général de LDC, lors d'une interview accordée à Reuters.

Il craint que les producteurs de canards qui ont abattu des oiseaux dans le sud-ouest ne soient tentés de récupérer leur production dans les grandes régions productrices de volailles, notamment en Vendée, à plusieurs centaines de kilomètres au nord, où les canards sont élevés à des niveaux de densité plus faibles qu'avant les épidémies de l'année dernière.

"Nous devons éviter le transport d'animaux vivants", a-t-il déclaré. "Le risque est que ce que nous avons mis en place pour lutter contre le virus en Vendée soit rendu inefficace par une surproduction ou même un retour à des niveaux normaux de production de canards dans cette région", a-t-il ajouté.

La crise de la grippe aviaire en France a commencé dans le sud-ouest l'année dernière avant de se propager vers le nord dans des régions telles que la Vendée, qui a enregistré un tiers de tous les foyers d'élevage français depuis août 2022.

La grippe aviaire se transmet par des fèces infectées ou par contact direct avec des aliments, des vêtements et des équipements contaminés, ou encore par voie aérienne.

Les canards y sont très réceptifs et restent asymptomatiques pendant de nombreux jours, ce qui augmente le risque de transmission.

La France devrait commencer à vacciner les canards contre le virus cet automne. Si M. Gelin se félicite de ce programme, il prévient qu'il n'est toujours pas certain que les pays importateurs accepteront les oiseaux vaccinés ou leurs produits.

"Tout le monde attend que le premier pays commence à vacciner, soit pour faire de même, soit pour ne pas le faire, afin de gagner des parts de marché", a-t-il déclaré.

Le Brésil, premier exportateur mondial de volailles, a enregistré lundi son tout premier cas de grippe aviaire.