(Cercle Finance) - Lafarge a connu deux premières semaines de cotations difficiles en janvier 2006. Le rebond de l′action du groupe cimentier français s′est amorcé le 19 janvier (+4,8%) ; le titre s′est également distingué le 26 janvier (+6,6%). L′explication du soudain redressement de la valeur est venue le 27 janvier 2006, lorsque Groupe Bruxelles Lambert, le holding de l′homme d′affaires belge Albert Frère, a informé l′AMF de sa montée à 5,27% du capital de Lafarge le 20 janvier. ′La constitution de cette position s′est faite par achats en bourse et revêt un caractère amical et stable′, a précisé GBL dans un communiqué.

Cet investissement de l′homme d′affaires belge, connu pour exercer une certaine influence (positive) au sein des entreprises dont il détient une participation significative, a été très bien accueillie par la communauté financière. Les analystes ont a l′unanimité souligné l′effet catalyseur en terme de création de valeur que pouvait constituer à leur yeux l′irruption de GBL au capital de Lafarge. Celle-ci est d′autant mieux perçue qu′elle intervient quelques semaines après l′entrée en fonction de Bruno Lafont au poste de Directeur Général, en remplacement de Bernard Kasriel, sachant que ce changement de personne s′est accompagné de la mise en place d′un nouveau mode de management, censé accélérer les prises de décision.

Le schéma d′une direction générale à trois a été abandonné, le directeur général prenant désormais ses décisions en s′appuyant sur un comité exécutif aux pouvoirs renforcé. Le marché s′est ainsi préparé à l′annonce de décisions stratégiques visant à dynamiser la rentabilité du groupe et améliorer sa visibilité stratégique.

Le rachat par Lafarge des minoritaires de sa filiale Lafarge North America figurait ainsi parmi les options évoquées tout récemment par Merrill Lynch et JP Morgan. Finalement annoncée ce lundi, cette opération est très logiquement appréciée par le marché. Elle va permettre à Lafarge de profiter à plein de la bonne santé de sa filiale, qui a récemment publié de solides résultats annuels 2005, marqués entre autres, par un bond de 97% du résultat opérationnel de la division Plâtre.

Dans une étude récente, JP Morgan estimait que l′opération de rachat des minoritaires de LNA aurait un effet positif de 7% sur son estimation de bénéfice par action, en cas de paiement d′une prime de 20% avec un financement à un taux d′intérêt de 5%. Or, Lafarge proposera aux actionnaires de LNA 75 dollars américains en numéraire par titre Lafarge North America, soit une prime de 16,7% sur le cours de clôture de l′action Lafarge North America au 3 février 2006. De son côté, Fideuram Wargny souligne aujourd′hui que ce rachat aura un effet relutif dès cette année.

F.Berthon

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