Pénalisé par une dette de 15,16 milliards d'euros liée essentiellement au rachat du cimentier égyptien Orascom début 2008, Lafarge ne compte pas procéder à une nouvelle augmentation. Dans un entretien à "La Tribune", le P-DG du premier cimentier mondial, Bruno Lafont, assure que la dette du groupe est "sous contrôle"."Lafarge est un groupe en sécurité, dont la situation financière est saine", a précisé le dirigeant. La société, dont l'activité est fortement dépendante de la conjoncture, a été durement pénalisé par la récession mondiale.

"Mais à présent, même si certains marchés continuent à souffrir, on assiste globalement plutôt à des phénomènes de stabilisation, et, dans certains cas, nous constatons un premier redressement. Ma vision des marchés reste favorable sur le moyen terme, car le rebond peut être très rapide, même si je suis prudent sur le court terme", a précisé Bruno Lafont au quotidien.

Le dirigeant a par ailleurs rappelé que le rachat d'Orascom (réalisé au plus du marché), demeurait une excellente opération sur le plan stratégique. "Avec Orascom, nous nous sommes renforcés dans des pays émergents en forte croissance où nous avons acquis des actifs de première qualité, qui constituent une plate-forme remarquable pour des développements futurs et qui génèrent aujourd'hui des cash-flows significatifs utiles dans la période actuelle".

Enfin, Bruno Lafont, n'exclut aucun désinvestissement pour renforcer la structure financière du groupe cimentier si l'actif concerné n'est pas stratégique. Toutes les zones géographiques et toutes les activités peuvent être concernées, a-t-il précisé.

Certains analystes estiment que la division plâtre, particulièrement exposée aux marchés matures pourrait être cédée. Elle a représenté 8% du chiffre d'affaires 2009 du groupe, ressorti à 15,9 milliards d'euros, contre 60% pour le ciment et 32% pour le béton et les granulats.