Lausanne (AWP) - C'est depuis la Suisse que la majorité des billets de banque du monde entier sont imprimés. Leur circulation augmente chaque année en dépit de la numérisation des comptes bancaires. Pourtant tous les pays du monde ne possèdent pas leurs propres machines d'impression. Sur ce secteur, le canton de Vaud est la source de la production internationale. A l'occasion de ses 70 ans, Koenig & Bauer a ouvert ses portes à la presse jeudi.

Les encres sont fournies par la firme vaudoise Sicpa et les machines d'impression par Koenig & Bauer. Ce dernier, crée des procédés de production et de sécurisation via la société Koenig & Bauer Banknote Solutions. Installée à Lausanne et appartenant au groupe éponyme, l'entreprise fournit machines d'impression, logiciels de design de billet, solutions pré-presse et éléments de sécurité.

160 milliards de coupes sont réalisées par an dans un marché séparé en deux avec d'un côté huit imprimeurs comme Orell Füslli (20 milliards de coupes par an) et de l'autre les imprimeurs d'état (140 milliards de coupes). "Sur 67 pays, la moitié est répartie entre la Chine, l'Inde et les Etats-Unis," détaille Eric Boissonnas, directeur général de Koenig & Bauer.

A la question des coûts de fabrication, la fourchette est large. "Cela dépend de la monnaie. Comptez 400 francs suisses pour 1000 billets suisses," estime le dirigeant. La moyenne étant de 30 à 50 francs suisses pour 1000 billets. Les billets libellés en franc sont les plus chers et les plus compliqués à imprimer au monde.

Le prix s'explique par différents facteurs. Fabriquer un billet de banque nécessite au minimum quatre étapes d'impression. Le nombre de ces procédés varie aussi d'un pays à l'autre. Un dollar n'a que quatre étapes de production alors qu'un billet suisse en compte au moins huit. Les pages d'un magazine s'impriment à 300 dpi (pixels par pouce), un billet de banque à 10'000 dpi.

Le billet ne se perd pas, il se transforme

Mélange d'art, d'ingénierie et de course contre la montre, la fabrication d'un billet de banque est l'impression la plus complexe de toutes. Elle est aussi en constant renouvellement. 30% de la taille du billet suisse a été perdu pour réduction des coûts de fabrication par exemple.

1,6 milliards de personnes ne possèdent pas de comptes en banque dans le monde. Longtemps craint par soucis d'authenticité, la tendance prône le "retour au "cash" par besoin d'anonymat, de disponibilité ou de praticité," explique Thomas Hendle, responsable des ventes de l'entreprise. La production de billets de banque augmente chaque année de 2 à 3% malgré la nuémrisation des comptes bancaires.

"Le billet est la carte de visite d'un pays. Il promeut sa culture et connecte les gens," explique Hervé Guillerey, chargé des solutions pour les banques centrales.

En dépit du fantasme, "une contrefaçon de très haute qualité n'est pas courante car trop coûteuse et nécessite de trop gros volumes," explique M. Guillerey. La sécurité d'un billet tient en trois point, "le design, le procédé d'impression et le matériel utilisé," énumère M. Boissonnas.

L'entreprise a d'ailleurs développé une application mobile, Valicash, permettant de vérifier l'authenticité d'un billet. Pour l'instant, seuls ceux en euros sont vérifiables au moyen d'algorythmes en le prenant simplement en photo.

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