13 mai (Reuters) - Le directeur général de JPMorgan Chase Jamie Dimon a déclaré que la banque d'affaires américaine avait très mal réagi aux avertissements lui annonçant qu'elle subissait une importante perte du trading dans les dérivés, réagissant ainsi à l'annonce de cette perte faite jeudi.

Dans un entretien diffusé dimanche par le programme "Meet the Press" de la chaîne NBC, Jamie Dimon a déclaré que les dirigeants de la banque avaient eu "tout faux" dans des déclarations publiques faites en avril après que des articles de presse avaient évoqué la possibilité d'une perte.

Au début du mois dernier, Bloomberg News et le Wall Street Journal ont publié des articles citant des sources sur les marchés dérivés disant que la banque avaient pris d'importantes positions qui pourraient être difficiles à dénouer.

Lors d'une conférence téléphonique du 13 avril avec des analystes financiers, Jamie Dimon avait qualifié ces articles de "tempête dans un verre d'eau".

Jeudi, JPMorgan Chase, la première banque américaine par l'actif, a reconnu avoir subi une perte de trading d'au moins deux milliards de dollars (1,5 milliard d'euros), conséquence d'une stratégie de couverture perdante. (voir )

Selon des analystes bancaires, cette perte de crédit risque de saper durablement la crédibilité de la banque, tout en donnant aux autorités publiques de nouveaux arguments pour durcir encore les règles du secteur bancaire.

Avant la perte de trading annoncée vendredi, Jamie Dimon n'avait eu de cesse de dire que les nouvelles règles actuellement mises en place par gouvernement américain allaient trop loin.

"Nous avons porté préjudice à nous-mêmes et à notre crédibilité. Nous devons nous attendre à en payer intégralement le prix", a déclaré Jamie Dimon, dont les propos sur NBC avaient été enregistrés vendredi.

Le directeur général de la banque devrait s'exprimer à nouveau mardi lors de l'assemblée générale des actionnaires de JPMorgan Chase.

Le titre JPMorgan, qui avait chuté de plus de 9% vendredi, devrait encore être entouré après la décision de Fitch de déclasser d'un cran, au nom de la perte de trading, la note de la banque et celle de Standard & Poor's d'abaisser sa perspective à négative. (David Henry, Benoit Van Overstraeten pour le service français)