par Elinor Comlay

A 16h00 GMT, le titre cédait 2,3%.

Le bénéfice net a toutefois dépassé les prévisions du marché en ressortant à 3,3 milliards de dollars, soit 74 cents par action pour la période octobre-décembre, contre 702 millions (six cents par action) un an plus tôt.

Les analystes attendaient 0,61 dollar par action, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Ce résultat est surtout le fruit de la banque d'investissement du groupe, qui dégagé un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars sur la période, contre une perte de 2,4 milliards un an plus tôt.

Toutefois, les analystes sont déçus car ils espéraient que les coûts liés au crédit seraient moins élevés, voire commenceraient à baisser.

La première grande banque américaine à publier ses résultats trimestriels a indiqué qu'elle avait comptabilisé de nouvelles provisions pour couvrir des pertes potentielles sur crédits à la consommation.

JPMorgan a précisé qu'elle avait provisionné 4,2 milliards de dollars pour couvrir des pertes sur crédit immobilier au quatrième trimestre, soit 653 millions de plus qu'un an auparavant.

Au total, au quatrième trimestre, les pertes sur crédit se sont élevées à 7,8 milliards de dollars.

INQUIÉTUDE POUR LES AUTRES BANQUES

En outre, le montant des prêts hypothécaires non risqués qui, estime l'établissement, ne seront pas remboursés, a atteint 568 millions de dollars, contre 195 millions de dollars, un an auparavant.

La banque a passé des prêts par pertes et profits à un taux annualisé de 9,33% durant le trimestre, contre un taux de 5,56% un an auparavant et de 10,3% au troisième trimestre 2009.

En outre, le produit net bancaire (PNB) de JPMorgan Chase, considéré comme l'une des banques qui a le mieux résisté à la crise financière, est ressorti à 25,2 milliards sur la période, soit moins que les 26,8 milliards attendus par les analystes.

Le directeur général du groupe, Jamie Dimon, explique dans un communiqué que "les coûts du crédit à la consommation restent élevés et la faiblesse de l'emploi et des prix de l'immobilier persistent.

Pour 2010, le groupe se veut "prudent", selon les termes de son directeur financier Michael Cavanagh.

Jamie Dimon a de son côté expliqué lors d'une téléconférence que si le pire était passé en ce qui concerne le marché de l'immobilier commercial, il ne savait pas quand aurait lieu la reprise dans ce domaine.

Michael Cavanagh a également annoncé que le dividende, actuellement de cinq cents par action et par trimestre, serait relevé cette année si "nous sommes chanceux".

Au-delà du cas de JPMorgan, ces résultats inquiètent surtout le marché car il pourrait signifier des difficultés semblables chez Citigroup et Bank of America, qui sont toutes deux fortement exposées au crédit à la consommation.

Les titres de ses deux établissements cédaient d'ailleurs respectivement 2,3 et 3,2%.

"JPMorgan est le baromètre, c'est la meilleure, la mieux capitalisée et la banque la mieux gérée", note Jamie Cox, d'Harris Financial Group. "On espérait qu'elle serait la première banque à pouvoir commencer à réduire ses provisions sur pertes de crédits."

Version française Benoit Van Overstraeten et Alexandre Boksenbaum-Granier