PARIS - L'attentat commis sur les Champs-Elysées contre des policiers a dominé le dernier jour de campagne présidentielle, bouleversant les agendas des candidats et replaçant la lutte antiterroriste et la sécurité au coeur des débats.

Un policier a été tué et deux autres grièvement blessés jeudi soir par un assaillant qui a ensuite été abattu. L'attaque a été revendiquée par l'Etat islamique.

Dès l'annonce de l'attentat, Marine Le Pen (Front national), François Fillon (Les Républicains), rejoints par la suite par Emmanuel Macron (En Marche!), ont annulé leurs déplacements prévus hier.

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a décidé de maintenir son programme tandis que Benoît Hamon (Parti socialiste) annulait un déplacement à Evry (Essonne) tout en maintenant une seconde visite à Carmaux (Tarn).

"Rien ne doit entraver" l'élection présidentielle, "ce moment démocratique fondamental pour notre pays", a déclaré le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'issue d'un conseil de défense exceptionnel à l'Elysée.

Au total, plus de 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, en complément des 7.000 militaires Sentinelle, pour assurer la sécurité des 67.000 bureaux de vote ouverts en France pour le premier tour dimanche et le second, prévu le 7 mai.

PARIS - Les syndicats de police ont exprimé leur inquiétude et réclamé plus de fermeté contre les suspects dangereux lors d'une rencontre avec le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, au lendemain de l'attaque sur les Champs-Elysées.

L'homme qui a tué jeudi un policier avait déjà menacé de s'en prendre aux forces de l'ordre et la section antiterroriste du Parquet de Paris avait ouvert une enquête sur lui en mars, a déclaré hier le procureur de la République.

Karim Cheurfi, 39 ans, né à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), connu pour de multiples actes de délinquance, a tué un policier de deux balles dans la tête et en a blessés deux autres, avant d'être lui-même abattu.

Selon François Molins, il n'avait pas montré de "signe de radicalisation" en 14 ans de détention et n'était pas fiché S.

Les enquêteurs ont néanmoins retrouvé un message manuscrit "défendant la cause de Daech" (le groupe Etat islamique) près de son corps et un coran dans la voiture avec laquelle il est arrivé sur les Champs-Elysées.

Selon une source judiciaire, les adresses de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), de trois armureries et du commissariat de police de Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, département où il vivait, ont aussi été découverts.

Des perquisitions ont été effectuées à son domicile et chez un de ses proches. Trois membres de son entourage ont par ailleurs été placés en garde à vue.

PARIS - Les instituts de sondage risquent de se retrouver dans une situation inédite dimanche à 20h00 si les écarts dans les urnes entre les finalistes de l'élection présidentielle sont trop faibles pour donner une projection fiable du duo de tête.

Moins de six points séparent les quatre candidats de tête - Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon - d'après les sondages, à trois jours du premier tour du scrutin, une première sous la Ve République.

La situation est rendue d'autant plus compliquée avec la fermeture tardive des bureaux de vote, qui ne fermeront plus à 18h, mais à 19h - 20 h dans certaines grandes villes -, une mesure prise pour éviter les fuites des résultats.

PARIS - Emmanuel Macron accroît très légèrement son avance dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, avec 24,5% (+0,5), devant Marine Le Pen (22,5%, stable), selon le sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNEWS et Sud Radio publié à deux jours du scrutin.

François Fillon (19,5%, stable) et Jean-Luc Mélenchon (18,5%, stable) sont donnés en troisième et en quatrième positions, selon cette étude réalisée en partie après l'attaque commise jeudi contre des policiers sur les Champs-Elysées.

Un sondage Odoxa pour Le Point réalisé après l'attaque des Champs-Elysées donne également Emmanuel Macron en tête des intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle, avec 24,5% (-0,5 point), devant Marine Le Pen (23%, +1), François Fillon (19%, -0,5) et Jean-Luc Mélenchon (19%, -0,5). Le candidat socialiste, Benoît Hamon, gagne quant à lui un point et demi, à 7,5%.

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MOSCOU - Un homme armé a fait irruption hier en Russie dans les locaux d'une antenne régionale du FSB (Service fédéral de sécurité), où il a tué un employé et un visiteur avant d'être abattu, rapporte le FSB.

Une personne a également été blessée.

L'attaque, qui a eu lieu à Khabarovsk dans l'Extrême-Orient russe, a été revendiquée par l'organisation Etat islamique via son organe de communication Amak, rapporte l'organisation SITE de surveillance des sites islamistes. Cette revendication contredit d'autres informations selon lesquelles l'agresseur serait un nationaliste.

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MAZAR-I-SHARIF, Afghanistan - Des dizaines de soldats afghans ont été tués ou blessés hier lors d'une attaque lancée par des taliban déguisés en militaires contre un QG de l'armée dans le nord de l'Afghanistan, ont rapporté les autorités.

A Washington, le colonel John Thomas, porte-parole du Central Command américain, a fait état de plus de 50 victimes, tuées ou blessées. Les responsables afghans ont livré des chiffres contradictoires.

L'attaque s'est produite à la base de Mazar-i-sharif, chef-lieu de la province de Balkh, alors que des soldats sortaient d'une mosquée après les prières du vendredi, a expliqué un porte-parole militaire, Nasratullah Jamshidi.

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FRANCFORT - La police allemande a arrêté hier un homme soupçonné d'avoir commis l'attaque à l'explosif contre le car des joueurs de l'équipe de football du Borussia Dortmund le 11 avril. Les enquêteurs privilégient la piste d'une tentative de manipulation du cours de Bourse des actions du club allemand.

Les services du procureur fédéral ont précisé qu'il s'agissait d'un individu de 28 ans, Sergueï V., ayant la double nationalité allemande et russe.

Le jour de l'attaque, il avait acheté 15.000 options d'achat d'actions du Borussia Dortmund avec possibilité de les revendre à un prix fixé à l'avance, utilisant l'argent d'un prêt à la consommation souscrit la semaine précédente.

Le procureur fédéral explique que si l'action en Bourse du Borussia s'était effondrée après l'attaque "le bénéfice aurait représenté plusieurs fois l'investissement initial".

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SEOUL - La Corée du Sud a déclaré être de nouveau en état d'alerte renforcée en prévision d'un nouvel important anniversaire chez son voisin du Nord, qui pourrait être l'occasion d'une nouvelle démonstration de force et peut-être d'un sixième essai nucléaire.

Washington a fait état d'un niveau d'activité inhabituel des bombardiers chinois, laissant entendre que l'armée de Pékin se tenait en alerte.

Lors d'une conférence de presse, le président Donald Trump a parlé de "certains mouvements très inhabituels dans les deux à trois dernières heures" et s'est dit persuadé que le président chinois, Xi Jinping, essaierait "très fort" de faire pression sur son allié et voisin nord-coréen.

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CARACAS - Huit personnes sont mortes électrocutées pendant un pillage à Caracas, où de violentes manifestations se poursuivent contre le président Nicolas Maduro sur fond de crise économique aiguë, a déclaré hier un responsable des secours.

L'accident s'est produit pendant le pillage d'une boulangerie dans le quartier populaire d'El Valle, selon ce pompier, qui a demandé à ne pas être identifié. Il n'a pas été possible de vérifier ce bilan par des sources médicales.

Neuf autres personnes ont été tuées depuis le lancement d'une nouvelle campagne de manifestations antigouvernementales dans le pays il y a trois semaines.

L'opposition a pour l'heure maintenu ses appels à la poursuite des manifestations, qui visent à réclamer la tenue d'élections anticipées, la libération d'une centaine de militants emprisonnés et le respect du travail du Congrès.

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PARIS - Un accord a été signé hier pour mettre un terme à la crise en Guyane, paralysée par un vaste mouvement social depuis près d'un mois, annonce la ministre des Outre-Mer Ericka Bareigts dans un communiqué.

L'accord a été signé entre l'Etat, le collectif "Pou Lagwiyann dékolé", les socioprofessionnels et les élus.

Il englobe un plan d'urgence immédiat de 1,1 milliard d'euros présenté au début du mois et qui prévoit notamment des mesures en faveur de la sécurité, de l'éducation, de la santé, ainsi que de l'aide aux entreprises. L'accord acte également la demande de mesures supplémentaires du collectif et des élus à hauteur de 2,1 milliards d'euros.

"L'Etat s'engage à travers l'Accord de Guyane à ce qu'elles fassent l'objet d'un examen prioritaire pour mettre en oeuvre un plan additionnel", déclare la ministre dans son communiqué.