SEOUL, 22 février (Reuters) - La Corée du Nord a rejeté samedi les conclusions d'un rapport d'enquêteurs de l'Onu qui l'accuse de crimes contre l'humanité rappelant les atrocités commises par les nazis. Pour Pyongyang, il s'agit là d'un tissu de "mensonges et d'inventions émanant de forces hostiles et de racailles".

Dans ce rapport rendu public lundi, les enquêteurs de l'Onu on estimé que les chefs des services de sécurité nord-coréens, et même le numéro un Kim Jong-un, devraient être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir ordonné des tortures et des tueries et provoqué des famines parmi la population.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré qu'il rejetait catégoriquement le rapport de la commission d'enquête de l'Onu, qui, dit-il, "a été mise sur pied par les Etats-Unis et leurs vassaux par répugnance invétérée pour la Corée du Nord".

Peu avant la publication officielle de ce rapport très détaillé, qui compte 372 pages, la Corée du Nord avait rejeté "catégoriquement et dans son ensemble" ce texte qu'elle avait qualifié de "produit de la politisation des droits de l'homme menée par l'Union Européenne et le Japon, en accord avec la politique hostile des Etats-Unis".

Le rapport de l'Onu est "parsemé de purs mensonges et d'inventions délibérément conçues par des forces hostiles et des racailles, tels que 'certains éléments à l'identité ambiguë qui ont fui le Nord', des criminels échappés après avoir commis des crimes contre le pays afin d'amasser de l'argent", déclare le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse officielle KCNA.

Le rejet du rapport par le régime nord-coréen intervient alors que les enquêteurs de l'Onu ont déclaré dans une lettre qu'ils recommandaient à l'Onu de traduire la Corée du Nord devant la CPI afin que les coupables, y compris, peut-être, le numéro un nord-coréen Kim Jong-un en personne, rendent des comptes.

Une telle saisine, a déclaré le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, serait "une provocation extrêmement dangereuse, motivée par des raisons politiques, destinée à entacher l'image de la Corée du Nord et de faire pression sur elle afin de miner son système social".

(Jack Kim; Julien Dury et Eric Faye pour le service français)