(Nouveau bilan des arrestations, détails)

MOSCOU, 3 août (Reuters) - La police russe est intervenue samedi contre une manifestation non autorisée de l'opposition réclamant des élections libres, interpellant plus de 800 personnes selon un bilan du réseau d'information OVD-Info.

L'opposante Lioubov Sobol, qui avait appelé à manifester ce samedi contre le gouvernement, a été interpellée pour sa part alors qu'elle se rendait en taxi sur les lieux du rassemblement. Elle a été emmenée dans un fourgon de police.

Elle observe une grève de la faim pour protester contre l'invalidation de sa candidature aux élections municipales programmées le mois prochain à Moscou.

D'après un journaliste de Reuters présent sur place et des images tournées sur plusieurs autres sites, plusieurs milliers de personnes avaient défié les avertissements des autorités et s'étaient regroupés sur les lieux prévus pour la manifestation. Quelques minutes après le début du principal rassemblement, des policiers des forces anti-émeutes sont intervenus.

OVD-Info affirme que 828 personnes ont été interpellées et que certaines ont été frappées à coups de matraque alors qu'elles étaient à terre.

La police moscovite a fait état de 600 interpellations. Elle a estimé à 1.500 le nombre de manifestants.

Avant son interpellation, Lioubov Sobol a déclaré à Reuters que les manifestations se poursuivraient tant que les autorités ne céderaient pas. "La situation ne sera réglé que lorsqu'ils comprendront que les gens réclament une représentation politique qui prenne en compte leur opinion et leur volonté", a-t-elle dit.

Le week-end dernier, une manifestation similaire a été violemment dispersée par la police. Un millier de manifestants ont été arrêtés, dont 88 sont toujours en détention.

Un autre chef de file de l'opposition russe, Alexeï Navalny, purge une peine de trente jours de prison pour avoir appelé à une précédente manifestation interdite.

Les enquêteurs russes ont annoncé samedi avoir ouvert une nouvelle procédure le visant pour des faits allégués de blanchiment d'argent par le biais de sa fondation de lutte contre la corruption.

Selon le comité d'enquête russe, les faits porteraient sur un milliard de roubles (un peu moins de 15 millions d'euros).

Vladimir Poutine et le Kremlin n'ont fait aucun commentaire sur la crise politique moscovite. Mais le maire de la capitale, Sergueï Sobianine, un fidèle du président russe, a prévenu l'opposition qu'il ne tolérerait pas que la contestation plonge la ville dans l'anarchie. (Andrey Kuzmin et Andrew Osborn Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)