(Avec déclarations supplémentaires de Le Maire et de Darmanin)

PARIS, 17 mai (Reuters) - Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont pris possession de Bercy mercredi en insistant sur la nécessité pour la France de tenir ses engagements européens en matière de baisse du déficit public.

Les deux nouveaux ministres - de l'Economie et des Finances pour le premier, de l'Action et des comptes publics pour le second - ont donné le ton de leur action future quelques heures après leur nomination dans le gouvernement d'Edouard Philippe, qui a été suivi immédiatement de l'annonce de leur exclusion du parti Les Républicains.

Comme le président Emmanuel Macron en début de semaine, Bruno Le Maire a annoncé que son premier déplacement serait à Berlin lundi, pour des entretiens avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble, avec qui il se rendra dans la foulée à Bruxelles pour une réunion de l'Eurogroupe.

La visite en Allemagne a pour objet de "discuter de l'avenir de la construction européenne et des moyens de donner une véritable impulsion, concrète, nouvelle, à l'intégration de la zone euro."

"Je suis sûr qu'ensemble nous ferons du bon travail", a-t-il dit, ajoutant aussitôt : "Ce bon travail, il suppose que la France tienne ses comptes publics et qu'elle tienne ses engagements vis-à-vis de ses partenaires européens".

"(Il faut) que la nation française arrête de dépenser plus d'argent qu'elle n'en gagne et de dépenser plus de richesse qu'elle ne parvient à en créer. C'est ce qui nous permettra de retrouver de la puissance économique et de la crédibilité politique aux yeux de nos partenaires", a souligné Bruno Le Maire.

La France s'est engagée à ramener cette année son déficit public sous 3% de sa richesse nationale, soit 0,4 point de moins qu'en 2016, un objectif auquel la Commission européenne croit tout juste.

Gérald Darmanin a déclaré de son côté que la feuille de route des nouveaux locataires de Bercy était "toute claire : nous devons rassurer nos partenaires européens".

Les deux hommes s'exprimaient lors des cérémonies de passation de pouvoir avec leurs prédécesseurs socialistes, Michel Sapin et Christian Eckert.

Michel Sapin a évoqué une "alternance un peu particulière" avec deux ministres venus des rangs de la droite dans un gouvernement qui rassemble aussi des centristes et des socialistes, s'interrogeant sur la part de "rupture" et de "continuité" qu'il fallait attendre de leur action.

Bruno Le Maire a déclaré que sa nomination, après l'élection d'Emmanuel Macron et le choix d'Edouard Philippe comme Premier ministre, marquait l'entrée "dans une ère politique nouvelle (...) où nous acceptons de mettre de côté les querelles politiciennes inutiles, nous évitons de nous chamailler sur des différences qui n'existent pas, pour que des femmes et des hommes de bonne volonté acceptent de travailler ensemble pour redresser le pays."

Gérald Darmanin a parlé de son côté d'une "situation politique inédite (...) qui peut donner le tournis" et de son "choix personnel d'aider (s)on pays peut être plus que (s)on parti", tout en remerciant ses deux mentors à droite, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy, "auprès de qui j'ai tant appris". (Yann Le Guernigou et Myriam Rivet, édité par Elizabeth Pineau)