(Actualisé avec nouvelles citations et contexte)

ROME 6 août (Reuters) - Le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini a déclaré mardi que son pays ne devait pas réduire le niveau de son déficit budgétaire l'an prochain afin que le gouvernement ait les moyens de réduire la fiscalité et de soutenir l'économie.

"Il est clair que si nous voulons vraiment mettre de l'argent dans les poches des Italiens, nous ne pouvons pas aller en dessous de 2%", a-t-il dit à des journalistes à Rome.

Appliquer ce principe reviendrait à ne pas réduire le déficit rapporté au produit intérieur brut (PIB) par rapport au niveau prévu cette année, fixé à 2,04% fin 2018 après des semaines de discussions avec la Commission européenne.

Le gouvernement italien, qui unit la Ligue (extrême droite), le parti de Matteo Salvini, au Mouvement 5 Etoiles (M5S), entame actuellement le processus d'élaboration du projet de budget 2020, sur fond de tension croissante entre les deux partis.

Matteo Salvini a déclaré que la question de la pérennité de la coalition serait tranchée en septembre "ou même avant".

Le vice-président du Conseil et la Ligue insistent sur la nécessité d'importants allègements d'impôts l'an prochain même si le ministre de l'Economie, Giovanni Tria, qui n'est membre d'aucun parti, assure que le déficit sera contenu.

Matteo Salvini, dont le parti est de loin le plus populaire du pays selon les sondages d'opinion, a expliqué que des réductions d'impôts importantes étaient nécessaires pour sortir l'économie de la stagnation.

Il a ajouté qu'il entamerait de nouvelles discussions avec la Commission européenne, avec pour objectif d'obtenir le feu vert de Bruxelles à une augmentation du déficit en volume l'an prochain, et il a menacé de provoquer la chute du gouvernement en cas de blocage.

Plus tôt dans la journée, Massimo Garavaglia, ministre délégué de l'Economie et membre de la Ligue, a déclaré à Reuters que son parti prévoyait 15 milliards d'euros d'allègements fiscaux l'an prochain, dont 12 milliards portant sur l'impôt sur le revenu.

Il a précisé que le gouvernement voulait aussi convertir en allègement de charges sociales le complément de revenus de 80 euros par mois pour les plus bas salaires instauré par le gouvernement précédent.

La coalition est aussi censée trouver quelque 23 milliards d'euros pour financer sa promesse d'un abandon de la hausse de la TVA prévue en janvier prochain.

(Giuseppe Fonte et Gavin Jones; Marc Angrand pour le service français)