TUNIS, 14 octobre (Reuters) - Les forces de sécurité tunisiennes ont démantelé une cellule islamiste liée au groupe Ansar al Charia qui projetait de commettre un attentat à Tunis, moins de deux semaines avant les élections législatives, ont annoncé les autorités mardi.

"Cette cellule terroriste liée à l'organisation interdite Ansar al Charia prévoyait de faire exploser une voiture piégée afin d'assassiner une personnalité politique", a dit Mohamed Ali Aroui, porte-parole du ministère de l'Intérieur, sans autre précision sur ce projet d'attentat.

Dirigeant du Parti républicain, une formation laïque, Ahmed Néjib Chebbi dit avoir été alerté par le ministère de l'Intérieur sur un projet d'assassinat à son encontre par le biais d'une voiture piégée.

En 2013, l'assassinat de deux personnalités politiques laïques, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a menacé de faire dérailler la transition vers la démocratie en Tunisie, après le renversement de Zine ben Ali en 2011.

L'organisation radicale islamiste Ansar al Charia a été interdite après la mort de ces deux responsables.

Deux femmes figurent parmi les suspects dont l'arrestation a été annoncée mardi. L'une d'elles est la responsable de la communication d'Ansar al Charia et elle est l'un des contacts d'Abou Iyadh, le chef du groupe islamiste, qui est réfugié en Libye, selon Mohamed Ali Aroui.

D'après les autorités tunisiennes, les forces de sécurité ont intercepté un camion chargé d'armes et d'argent liquide en provenance de Libye et à destination des montagnes du Kef, reliefs de Tunisie où se cachent des djihadistes.

Les Tunisiens sont appelés aux urnes le 26 octobre pour les deuxièmes élections législatives depuis le renversement de Zine ben Ali. Une élection présidentielle est prévue dans la foulée afin de parachever la transition démocratique. (Tarek Amara; Bertrand Boucey pour le service français)