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LA VALETTE, 2 décembre (Reuters) - Le Premier ministre maltais Joseph Muscat a annoncé dimanche qu'il démissionnait en réponse à la colère de la population liée au meurtre d'une journaliste d'investigation, et demanderait à son parti de commencer le processus d'élection pour choisir un nouveau Premier ministre le 12 janvier 2020.

Les appels à démission se sont multipliés après la mise en examen samedi de Yorgen Fenech, l'un des hommes les plus riches de Malte et proche de membres du gouvernement, pour complicité de meurtre dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia en 2017.

Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur des scandales de corruption et des affaires de blanchiment d'argent ou de trafic d'influence, a été tuée le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une bombe placée sous sa voiture.

Des milliers de personnes ont pris part dimanche à une manifestation antigouvernementale à La Valette, la capitale du petit archipel méditerranéen, parmi lesquelles se trouvaient des membres de la famille de la jeune journaliste.

Le Premier ministre a précisé dans sa déclaration, que chaque jour, depuis le meurtre, il avait agit dans l'intérêt de l'enquête et a ajouté que certaines des décisions qu'il avait prises étaient bonnes "alors que d'autres auraient pu être mieux prises".

"Toutes les responsabilités que j'ai assumées ne se comparent pas avec la peine qu'endure la famille de la victime", a-t-il poursuivi.

Yorgen Fenech a été mis en examen après le refus du gouvernement de lui accorder une immunité pour les informations qu'il a révélées pendant l'enquête à propos du meurtre et une possible corruption concernant le chef du cabinet du Premier ministre, Keith Schembri, et le ministre du Tourisme, Konrad Mizzi, montrent des documents de justice.

Keith Schembri et Konrad Mizzi ont remis leur démission au Premier ministre mardi. Le chef de cabinet a été interrogé par la police pendant deux jours avant d'être relâché sans que des accusations ne soient portées contre lui. Les deux ont nié toute irrégularité.

L'opinion reproche à Joseph Muscat d'avoir soutenu Schembri, un ami d'école, et de l'avoir autorisé à assister à des réunions concernant l'enquête alors que ce dernier, qui avait des liens avec Schembri, était déjà considéré comme un suspect dans le meurtre de la journaliste.

Yorgen Fenech a plaidé non coupable de cette accusation et des autres accusations liées à cette enquête. (Stephen Grey, version française Caroline Pailliez, édité par Arthur Connan)