Bombay (awp/afp) - La banque centrale indienne a maintenu inchangé mercredi son principal taux directeur, sur fond de freinage annoncé de la croissance indienne trois mois après une démonétisation controversée.

Alors que certains analystes tablaient sur une baisse de 25 points de base, la Reserve Bank of India (RBI) a choisi de garder son taux auquel elle prête aux banques commerciales à 6,25%.

La croissance indienne, l'une des plus vigoureuses des économies développées du globe, ralentira pour l'année fiscale en cours, impactée tant par une économie mondiale en berne que par la décision surprise de démonétiser 86% de l'argent liquide.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend désormais à ce que le PIB de l'Inde ne progresse plus que de 6,6% pour l'exercice 2016/17 (clos fin mars), soit un point de moins que prévu à la base. En 2015/16, l'Inde avait enregistré une croissance de 7,6%.

Le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a décrété début novembre que les billets de 500 et 1.000 roupies (6,5 et 13 euros), soit 24 milliards de coupures, n'avaient plus de valeur légale.

Cette mesure radicale, dont la mise en oeuvre et la pertinence ont été critiquées par de nombreux économistes, était destinée à lutter contre l'évasion fiscale et à faire rentrer dans le secteur bancaire une partie de l'énorme secteur informel de l'économie indienne.

Mais elle a aussi eu pour effet à court terme de déclencher une ruée sur les banques, qui se sont trouvées à sec, et d'entraîner un ralentissement de la consommation dû à la pénurie d'argent liquide.

Le gouvernement indien a présenté la semaine dernière un budget annuel marqué par des gestes en faveur des ruraux et des contribuables modestes. Plusieurs grands Etats se rendent aux urnes ce mois-ci pour d'importantes élections régionales, qui pourraient servir de test de popularité pour Narendra Modi à mi-mandat.

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