* Samia Ghali et Patrick Mennucci au second tour

* Marie-Arlette Carlotti dénonce "le clientélisme" de la primaire

* Scrutin marqué par de nombreux incidents

par Jean-François Rosnoblet

MARSEILLE, 13 octobre (Reuters) - La sénatrice Samia Ghali a créé la surprise dimanche en terminant en tête du premier tour de la primaire socialiste de Marseille marqué par l'élimination de la ministre Marie-Arlette Carlotti qui avait la faveur des sondages.

Comme pour celles organisées à Aix-en-Provence, Béziers, Boulogne-Billancourt et au Havre, la primaire citoyenne de Marseille doit désigner le candidat du PS pour l'élection municipale de mars.

"Je voudrais saluer Marie-Arlette Carlotti, lui dire que même si elle n'a pas gagné cette primaire, elle sera utile encore au gouvernement", a déclaré devant ses partisans Samia Ghali qui a devancé Patrick Mennucci.

Le député PS des Bouches-du-Rhône a reçu le soutien de Marie-Arlette Carlotti pour le second tour, dimanche prochain, où il tentera de décrocher le droit de porter les couleurs du PS au mois de mars, probablement face au maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin qui dirige la deuxième ville de France depuis 1995.

S'exprimant devant la presse, Marie-Arlette Carlotti a pris acte de sa défaite.

"Le combat que nous menons ici à Marseille est un combat juste et il ne s'arrête pas ce soir", a dit la ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion. "Je demande aux électeurs (...) de soutenir la candidature de Patrick Mennucci, je veux absolument que les forces de progrès et les forces de gauche gagnent l'élection municipale en 2014 alors on continue et on va gagner."

Le scrutin, qui a fait l'objet d'une forte mobilisation avec environ 18.000 votants, a été émaillé de nombreux incidents dans les bureaux du nord de la ville.

Bien avant la proclamation des résultats, Marie-Arlette Carlotti a dénoncé une consultation parasitée par un "fonctionnement à plein régime du clientélisme".

"Personne n'avait vu jusqu'à présent ce système fonctionner avec une telle puissance, avec un tel sentiment d'impunité, à la vue de tous, avec des dizaines de mini bus qui sillonnent la ville, avec des échanges d'argent, des intimidations, le tout avec une organisation que je qualifierai de paramilitaire", a-t-elle dit.

La ministre a dénoncé les moyens déployés qui, selon elle, "interrogent sur un contournement possible des règles de financement."

ACCROCS

Elle a demandé à la Haute autorité des primaires, qui a fixé à 20.000 euros le plafond des dépenses pour chaque candidat, de "recueillir les comptes de campagne" de chaque candidat sous 24 heures "afin de constater dès cette semaine si les plafonds autorisés ont été ou non dépassés".

La Haute autorité avait décidé dans l'après-midi de repousser d'une heure la fermeture des bureaux en raison de l'affluence mais aussi pour tenter de régulariser un certain nombre de dysfonctionnements signalés dans quelques-uns des 55 bureaux de vote répartis en 15 lieux de la ville.

Plusieurs bureaux ont ainsi ouvert avec retard dans l'attente d'assesseurs chargés de surveiller le bon déroulement des opérations.

Dans le 15e arrondissement de la ville, plusieurs dizaines de personnes n'ont pu voter en raison de dates de naissance erronées sur une liste d'émargement de 5.000 noms.

On a également fait état de dysfonctionnements similaires dans d'autres bureaux, principalement dans ceux du nord de la ville.

Au Havre, Camille Galap a remporté les primaires dès le 1er tour avec 57,58% des voix devant le chef du de file du groupe socialiste au conseil municipal Laurent Logiou (38,52%), selon le site internet du PS local.

A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Pierre Gaborit (42,9%) a devancé Judith Shan (29%). (Edité par Marine Pennetier)