Iliad prend très largement la première place du SBF 120 après moins d'une heure de cotation à Paris. Le titre de l'opérateur de télécommunication bondit en effet de 13,79% à 215 euros suite à la publication de résultats annuels globalement conformes aux attentes du consensus, et après l'annonce de négociations exclusives avec son concurrent Bouygues Telecom pour lui racheter une large partie de son réseau de téléphonie mobile. En 2013, le résultat net du propriétaire de la marque Free a gagné 42,3% à 265,4 milliards d'euros.

Si les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 299 milliards d'euros, Iliad a cependant compensé cette sous-performance par un Ebitda consolidé qui, pour la première fois, a dépassé le milliard d'euros. Il a progressé de 30,7% sur l'année pour s'établir à 1,204 milliard d'euros, là où le consensus tablait sur 1,16 milliard.

Enfin, Iliad a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 18,9% à 3,748 milliards d'euros, en ligne avec les prévisions du marché. Sur le seul segment du mobile, les ventes du groupe ont augmenté de 49,5% à 1,26 milliard d'euros.

L'ARPU (revenu moyen par abonné) est resté fixe d'une année sur l'autre, à 36 euros mais le nombre d'abonné a, lui, crû de 29,4% à 13,68 millions. Sur le segment de la téléphonie sans fil, Free est le premier opérateur en terme de gain d'abonnés, avec 2,835 millions de nouveaux clients. Deux ans après son arrivée sur ce marché, en janvier 2012, Free compte donc 12% des abonnés français et espère atteindre 25% à long terme, sans plus de précision.

En termes de perspectives, Free entend atteindre un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros à l'horizon 2015, et une marge d'Ebitda supérieur à 40% d'ici à 2020 (contre 32,1% en 2013). Sur le marché de la téléphonie portable, le groupe table sur une couverture de plus de 75% de la population française en Internet mobile à haut débit (3G) et d'environ 50% pour le très haut débit (4G) à fin 2014.

L'autre grande nouvelle concerne la consolidation du secteur. Bouygues Telecom ayant l'intention de racheter son rival SFR, filiale de Vivendi, pour 14,5 milliards d'euros, il a annoncé la tenue de négociations exclusives avec Iliad pour lui céder son réseau. Un accord a été signé entre les deux groupes prévoyant la vente d'un portefeuille de fréquence 2G, 3G et 4G pour un montant maximum de 1,8 milliard d'euros. Cette cession est conditionnée par le rachat de SFR par Bouygues, que lui dispute Numericable. Par cette vente, Bouyges entend prendre de l'avance sur les inévitables concessions exigées par les autorités de la concurrence. En mettant la main sur SFR, il détiendrait en effet à lui seul 43% du marché mobile français.

Dans une note sur Iliad, Société Générale voit d'un très bon oeil cette proposition qui permettra à l'opérateur de renforcer très rapidement sa couverture nationale. Le transfert des sites (antennes et locaux techniques) devrait intervenir de début 2015 à mi-2016. Cette opération libèrera Free de sa location du réseau d'Orange, pour laquelle il dépense environ 700 millions d'euros par an. Elle sera donc rentable en moins de trois ans. Le broker passe de Conserver à Achat et relève son objectif de cours de 190 à 237 euros.

(E.B)