Zurich (awp) - Le fabricant de lait en poudre et d'aliments pour bébé Hochdorf sort d'une année difficile. Comme le groupe lucernois l'avait laissé entendre en décembre, le chiffre d'affaires a fondu et la rentabilité a beaucoup souffert, le bénéfice net chutant à 8,7 millions de francs suisses, contre 41 millions en 2017.

"Au vu des grandes incertitudes qui subsistent", Hochdorf renonce à établir des prévisions chiffrées pour 2019, selon un communiqué publié mardi. Les dirigeants reconnaissent que les attentes en termes de rentabilité n'ont "pas encore" pu être atteintes et que le coeur des activités (produits laitiers) a souffert d'une concurrence renforcée.

Le résultat opérationnel (Ebit) s'est contracté de 56%, à 18,6 millions de francs suisses, pour une marge plus faible que prévu de 3,3%. L'entreprise avait publié deux avertissements sur résultats et chiffre d'affaires en 2018.

La base de comparaison était relativement élevée, 2017 ayant été un exercice record. Le chiffre d'affaires a fondu de 6,6% à 561 millions de francs suisses en 2018, en raison d'une aggravation des difficultés dans le domaine des produits laitiers (ventes en baisse de 12,5%), de retards de production et d'un élément exceptionnel lié à la vente de Baltic Milk UAB.

L'exercice a aussi été marqué par l'arrêt de livraison de produits pour bébés sur le marché chinois. L'entreprise espère redémarrer cette activité en 2020 au plus tard. Par ailleurs, en guise de consolation, le plus petit secteur du groupe, "Céréales & Ingrédients" a vu ses recettes s'étoffer de 15% à 30,7 millions de francs suisses.

Départ surprise

La semaine dernière, le directeur général (CEO) Thomas Eisenring avait quitté ses fonctions avec effet immédiat, après avoir mené la barque durant six ans. Peter Pfeilschifter, membre de la direction, le remplace à titre intérimaire. Principal actionnaire, ZMP réclame par ailleurs des changements au sein du conseil d'administration.

L'objectif, pour 2020, est aussi de renforcer les marques propres et d'améliorer l'utilisation des capacités. Les investissements sur le site de Sulgen, la prise de participation majoritaire dans Pharmalys et le rachat de Bimbosan devraient permettre au secteur des soins pour bébés d'atteindre les objectifs stratégiques 2020, à savoir développer des produits de niche de qualité à l'échelle globale.

Un dividende de 4 francs suisses (inchangé) est proposé à l'assemblée des actionnaires. Le groupe est endetté à hauteur de 141 millions de francs suisses, alors qu'il en était exempt à fin 2017.

op/fr