La 9e cour d'appel du circuit de San Francisco a annulé la décision prise par un juge en 2021, qui bloquait l'application de la loi, en citant l'arrêt de la Cour suprême des États-Unis de l'année dernière, qui annulait la décision Roe v. Wade de 1973, laquelle avait établi un droit national à l'avortement.

La loi de Guam a été bloquée à la demande de deux médecins hawaïens qui affirment être les seuls médecins autorisés à Guam à pratiquer des avortements sur le territoire après que le dernier médecin de l'île qui pratiquait des avortements a pris sa retraite en 2018.

La décision du tribunal de première instance a permis aux médecins, Shandhini Raidoo et Bliss Kaneshiro, de fournir des soins par télémédecine à près de 6 437 km de Hawaï, où l'avortement est légal, et de prescrire des pilules abortives à distance.

Mais le juge de circuit américain Kenneth Lee, nommé par l'ancien président républicain Donald Trump, a déclaré qu'à la suite de la décision de la Cour suprême de l'année dernière, "les représentants du peuple - et non les juges - décident d'autoriser, d'interdire ou de réglementer les avortements."

"Guam peut adopter des lois qu'elle estime être les meilleures pour son peuple, même si certaines personnes peuvent s'opposer vigoureusement à ces lois ou les juger peu judicieuses", a écrit M. Lee au nom d'un panel de trois juges.

Il a ajouté que la pandémie de COVID-19 avait également montré qu'une réunion téléphonique ou vidéo pouvait être un "mauvais substitut" à une réunion en personne. Les médecins ou leurs agents qualifiés doivent, au cours de ces réunions, fournir des informations sur les risques et les possibilités d'adoption.

Les représentants de l'American Civil Liberties Union, qui représentait les médecins, et le procureur général de Guam, Douglas Moylan, un républicain dont le bureau a défendu la loi, n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Plusieurs États américains ont interdit ou restreint l'avortement depuis l'arrêt rendu en juin 2022 par la Cour suprême, qui s'est appuyée sur sa majorité conservatrice.

M. Moylan a cherché à faire revivre devant les tribunaux une loi bloquée de 1990 qui interdisait presque tous les avortements. En décembre, le gouverneur Lou Leon Guerrero, un démocrate, a opposé son veto à un projet de loi qui interdisait la plupart des avortements après six semaines de grossesse.