par Kevin Krolicki

Vers 18h55 GMT, le titre GM reculait de 10,85% à 11,42 dollars après être descendu à 11,21 en séance. Ford cédait dans le même temps 4,01% à 5,03 dollars et le Dow Jones 2,54%. En Europe, l'indice sectoriel a accusé l'une des plus fortes baisses du jour, avec un recul de 4,06%.

Le changement de recommandation de Goldman Sachs a transformé en une sorte de panique les inquiétudes des investisseurs sur la santé financière de l'industrie automobile américaine, doublement touchée par l'envolée des prix du pétrole et la crise immobilière, couplée à une crise du crédit.

La banque d'affaires, qui était "neutre" auparavant, a mis l'action sur la liste de "valeurs à vendre du continent américain", évoquant des interrogations sur le niveau des liquidités de General Motors.

Réagissant à l'avis de Goldman Sachs, Rick Wagoner, directeur général du constructeur automobile, a assuré que le groupe disposait de liquidités suffisantes jusqu'à la fin de l'année et avait de nombreuses possibilités au-delà.

"Comme nous l'avons dit avant, nous avons une base de financement très bonne, très solide dans n'importe quel cas de figure, solide jusqu'à la fin de l'année", a-t-il déclaré à la presse après avoir assisté à un sommet économique avec le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama.

"Nous avons de nombreuses possibilités de financement au-delà", a-t-il ajouté.

CHRYSLER DÉMENT DES RUMEURS DE DÉPÔT DE BILAN

Outre la cherté du prix du pétrole, la conjoncture économique difficile ou encore la nouvelle poussée des coûts de l'acier, les trois constructeurs américains GM, Ford et Chrysler pâtissent de l'effondrement de la demande pour les "pick-up" et autres gros 4x4, des modèles qui ont été leurs vaches à lait pendant des années.

Mercredi, Fitch Ratings a encore baissé d'un cran sa notation sur la dette de General Motors et de Chrysler, les enfonçant encore un peu plus dans la catégorie "junk bond", au nom de la baisse des ventes, des coûts du carburant élevés et d'une économie américaine morose.

Un porte-parole de Chrysler a affirmé que les rumeurs de marché au sujet d'un dépôt de bilan du constructeur automobile étaient sans fondement et que le groupe disposait de liquidités importantes.

"Cette rumeur ne vaut rien. Elle est sans fondement", a déclaré le porte-parole.

Chrysler, qui a perdu 1,6 milliard de dollars en 2007, a indiqué avoir fini l'année avec neuf milliards de dollars de cash. Ses ventes aux Etats-Unis sont en baisse de 23% depuis le début de l'année.

L'analyste de Goldman Sachs Patrick Archambault, qui a également revu son conseil sur les équipementiers Lear et Tenneco, estime que l'action GM va continuer à faire moins bien que le marché.

En conséquence, il a réduit de huit dollars son objectif de cours à six mois et vise désormais 11 dollars.

"Nous pensons que la ponction sur le cash flow cette année et l'an prochain risque de conduire le groupe à chercher à lever du capital, ce qui pourrait se traduire par une importante dilution pour les actionnaires et/ou par une baisse du dividende", a écrit l'analyste de Goldman Sachs.

L'analyste a aussi abaissé son objectif de cours sur Ford Motor de huit à cinq dollars et se dit "neutre" sur le titre.

Version française Danielle Rouquié