Paris (awp/afp) - Le fabricant de puces et spécialiste de sécurité numérique Gemalto, en passe d'être racheté par Thales, a enregistré un bénéfice net en hausse de 4,8% à 66,8 millions d'euros au 1er semestre, confirmant une certaine stabilisation de ses principaux indicateurs après le trou d'air observé l'an dernier.

Le chiffre d'affaires est resté stable à 1,387 milliard d'euros en données publiées, avec une croissance organique de 2% par rapport au premier semestre de l'an dernier.

En 2017, le chiffre d'affaires du groupe de 15.000 salariés avait reculé de 5%, sous l'effet du recul des marchés historiques de Gemalto, les puces pour cartes bancaires et les cartes SIM.

Le taux de marge opérationnelle a légèrement baissé à 6,6%, contre 6,7% l'an dernier sur la même période, mais Gemalto maintient sa prévision d'une croissance "à un chiffre, entre le milieu et le haut de la fourchette", de son résultat des activités opérationnelles sur l'ensemble de l'année.

Gemalto a traditionnellement "plus d'activité, plus de volumes" et donc des marges meilleures au second semestre, a expliqué vendredi à des journalistes le directeur général du groupe, Philippe Vallée.

"Le premier cap qui était important de franchir pour nos équipes, c'était de démontrer en particulier que les activités américaine sur les cartes de paiement était stabilisées ce qui est le cas au premier semestre", a-t-il souligné.

Par ailleurs, Gemalto va bénéficier "pleinement" au second semestre des mesures annoncées l'an dernier, en France et en Chine notamment, pour faire face à ses difficultés sur ses marchés traditionnels des cartes bancaires et des cartes SIM, a-t-il affirmé.

En France, Gemalto avait annoncé un plan social, visant à supprimer 288 emplois sur 2.800.

Au premier semestre, les ventes de la branche "Identité, internet des objets et cybersécurité", porteuse des espoirs du groupe, ont progressé de 12% à taux de change courant, à 644 millions d'euros.

Le groupe prévoit sur l'ensemble de l'année une "croissance à deux chiffres" de ses ventes dans ce secteur.

La branche a enregistré une commande historique du gouvernement britannique pour la conception et fabrication des nouveaux passeports biométriques britanniques post-Brexit.

Toujours la décrue sur les cartes SIM

Sur la branche historique des cartes bancaires et cartes SIM, le chiffre d'affaires a continué à baisser à 743 millions d'euros mais cette baisse a "ralenti" selon Gemalto.

La décrue des ventes est de 9% à taux de change courants, et 3% à taux de change constants.

"Comme prévu, l'activité paiements s'est stabilisée", tandis que l'activité des cartes SIM "a poursuivi son ralentissement", a indiqué Gemalto.

Sur cette activité, le groupe qui vise "avant tout la stabilité des marges" est "sorti d'un marché d'entrée de gamme", et a "renoncé à certaines opportunités" non suffisamment rentables, a-t-il indiqué.

Gemalto fait l'objet d'une OPA amicale du groupe technologique français Thales, annoncée fin 2017.

Thales prévoit de finaliser l'opération à la fin de 2018, mais cette opération fait l'objet d'une enquête approfondie de la Commission européenne qui s'inquiète des conséquences pour la concurrence sur les marchés où les deux groupes sont présents.

Philippe Vallée n'a pas voulu dire si Thales et Gemalto allaient proposer à Bruxelles des cessions d'actifs après l'absorption pour répondre aux inquiétudes sur la concurrence.

"Nous n'en sommes pas au stade" de proposer de tels remèdes, s'est-il borné à indiquer.

L'annonce de l'offre de Thales avait redonné des couleurs à l'action Gemalto, qui avait perdu plus du tiers de sa valeur après un avertissement sur ses résultats par le groupe en juillet.

afp/al