WASHINGTON/SEOUL, 8 mars (Reuters) - Donald Trump est disposé à poursuivre les discussions avec la Corée du Nord sur la dénucléarisation, a déclaré jeudi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, malgré des compte-rendus selon lesquels Pyongyang a repris les activités sur une partie de ses sites de lancement de missiles.

Les services de renseignement sud-coréens ont recueilli des indices montrant que la Corée du Nord rénove une partie d'un site de lancement de missiles qu'elle avait entrepris de démanteler ainsi qu'elle l'avait promis lors du premier sommet entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un le 12 juin dernier, rapportait mardi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Une activité a aussi été détectée dans une usine qui a produit les premiers missiles balistiques nord-coréens capables d'atteindre le territoire américain, ont ensuite rapporté plusieurs journaux sud-coréens, citant des parlementaires tenus informés de la situation par les services du renseignement.

La publication de ces nouvelles est intervenue quelques jours après la conclusion sans accord du deuxième sommet entre Trump et Kim. Le président américain a imputé cette issue aux exigences du dirigeant nord-coréen, qui a selon lui réclamé une levée totale dès à présent des sanctions visant la Corée du Nord du fait de ses activités nucléaires et balistiques.

Interrogé sur l'activité sur les sites nord-coréens rapportée ces derniers jours, Donald Trump a déclaré jeudi aux journalistes que cela était "décevant".

"Nous allons voir, nous vous tiendrons au courant dans environ un an", a-t-il ajouté, sans étayer sa réponse.

Le président américain est "ouvert à dialoguer de nouveau", a dit son conseiller à la sécurité nationale dans un entretien à la chaîne Fox News.

"Nous allons voir quand cela pourrait être programmé et comment cela pourrait fonctionner", a ajouté John Bolton, partisan de longue date d'une ligne plus dure à l'égard de Pyongyang et qui le rappelait en début de semaine.

Washington va "étudier la situation avec soin", a-t-il poursuivi, soulignant qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions sur les activités balistiques et nucléaires nord-coréennes. "Comme l'a dit le président, cela serait très, très décevant s'ils prenaient cette direction".

Aux yeux de certains analystes, la reprise de travaux sur des sites nord-coréens est une manoeuvre de Pyongyang visant à mettre la pression sur Washington pour la conclusion d'un accord, plutôt qu'une démarche réellement destinée à reprendre les tests de missiles. (David Brunnstrom et Hyonhee Shin, avec Jeff Mason et Steve Holland à Washington, Joyce Lee à Séoul; Jean Terzian pour le service français)