par Barbara Lewis et Jan Strupczewski

BRUXELLES, 7 octobre (Reuters) - Jean-Claude Juncker, président désigné de la future Commission européenne, serait prêt à des réaménagements afin d'obtenir le nécessaire soutien des députés européens, a-t-on appris mardi de sources parlementaires européennes.

L'accord, poursuit-on de mêmes sources, pourrait permettre de maintenir le Français Pierre Moscovici, le Britannique Jonathan Hill et l'Espagnol Miguel Arias Canete, tous trois mis en difficultés lors de leurs auditions en commissions parlementaires, aux postes où Juncker les a nommés.

L'ancienne Première ministre slovène Alenka Bratusek en ferait les frais.

Selon ces sources, Juncker pourrait demander à la Slovénie de la remplacer par une autre femme, la députée européenne Tanja Fajon. Son assistant parlementaire a cependant déclaré qu'on n'avait pas demandé à l'eurodéputée de rejoindre la Commission et le gouvernement slovène dit attendre une décision de Juncker.

Le Hongrois Tibor Navracsics, dont la nomination à l'Education, la culture, la jeunesse et la citoyenneté a été rejetée lundi par les députés, pourrait lui être rétrogradé dans l'organigramme de la future commission. (voir )

Lors d'un point de presse, une porte-parole du successeur de Jose Manuel Barroso a indiqué que "certains obstacles avaient été surmontés" lors des discussions avec les chefs de file du Parlement européen.

"M. Juncker est satisfait de la façon dont les choses se déroulent", a-t-elle ajouté.

L'ex-Premier ministre luxembourgeois s'est entretenu dans la journée avec le président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, et les représentants du Parti populaire européen (PPE, droite) et de l'Alliance des socialistes et démocrates/Parti socialiste européen (S&D/PSE), les deux grands blocs parlementaires.

MOSCOVICI ET HILL AU RATTRAPAGE

Juncker veut que sa Commission, censée entrer en fonction le 1er novembre, soit confirmée en bloc par les députés européens lors du vote prévu le 22 octobre. Mais les rivalités entre partis, institutions européennes et Etats membres ont troublé les auditions des commissaires désignés.

L'Espagnol Miguel Arias Canete, nommé au poste de commissaire à l'Energie et au climat, a été attaqué sur ses liens avec l'industrie pétrolière par la gauche radicale et les écologistes, notamment.

En riposte, la droite européenne mais aussi les libéraux ont bousculé le Français Pierre Moscovici, qui doit prendre en charge les Affaires économiques et financières. L'ancien ministre des Finances, dont les capacités à faire respecter l'orthodoxie budgétaire de Bruxelles sont mises en doute par de nombreux groupes parlementaires, doit remettre dans la journée des précisions écrites, un rattrapage après sa difficile audition jeudi dernier. (voir )

Le Britannique Jonathan Hill, pressenti pour la Stabilité financière, les services financiers et l'union des marchés de capitaux, a été pour sa part reconvoqué pour un nouvel oral, ce mardi également. (voir et ) (Henri-Pierre André pour le service français)