Compte tenu que le rendement de l'emprunt du Trésor américain à 10 ans évolue à présent autour de 2,14%, le rendement moyen du dividende de 2,2% des sociétés constituant l'indice S&P-500 devrait plaire à des investisseurs convaincus que les taux d'intérêt resteront très bas encore un bon moment.

Les rendements de certains secteurs sont encore plus élevés, 5,35% par exemple pour les prestataires de services de télécommunications.

Les valeurs des services aux collectivités ("utilities") et des fonds d'investissement immobiliers (REIT) ont progressé depuis que la Fed a annoncé le statu quo jeudi. L'indice S&P des utilities, quoiqu'en léger retrait vendredi, est celui qui a réalisé la meilleure performance depuis lors.

Il avait en outre inscrit un gain de 24,3% en 2014, le plus élevé de tous les secteurs de l'indice S&P. Mais les utilities avaient plutôt mauvaise mine cette année, car les rendements des Treasuries montaient en prévision d'une hausse des taux de la Fed. Dans la mesure où cette dernière n'a rien fait, il se peut qu'elles bénéficient à nouveau des bonnes grâces du marché.

"Elles sont à leur juste valeur dans un contexte de taux d'intérêt plus élevés, je suppose donc qu'elles sont particulièrement attrayantes maintenant", dit Stephen Gutch (Federated Investors), à propos des valeurs susceptibles de profiter de l'attentisme de la banque centrale.

"Lorsque j'examine ces utilities qui donnent un rendement dans les 4%, j'estime qu'elles sont valorisées à hauteur, je dirais, d'un rendement normal pour les Treasuries à 10 ans - disons 4% à 5% - parce qu'avec les utilities, on a encore des perspectives de croissance des résultats", observe Josh Peters (Morningstar). "Je pense qu'il en est de même pour les REIT."

Même si les pourvoyeurs en dividendes représentent une certaine protection dans un contexte de volatilité des marchés, ils ne sont en rien à l'abri des aléas boursiers. La volatilité va s'incruster, disent les analystes, dans la mesure où les investisseurs réévalueront les perspectives d'évolution des taux d'intérêt et de la croissance économique mondiale.

"Nous pensons que nous sommes passés d'un marché où il suffisait de racheter à bon compte à un marché où il faut également prendre ses bénéfices", note Peter Cecchini (Cantor Fitzgerald).

Le secteur de l'immobilier est lui aussi susceptible de tirer son épingle du jeu car le contexte des taux actuel est très favorable aux emprunteurs.

Dans la mesure où la situation s'améliore sur le front de l'emploi et des salaires, la demande de crédits immobiliers devrait en profiter, déclarait jeudi la présidente de la Fed Janet Yellen.

Les valeurs de l'immobilier ont surperformé l'ensemble du marché depuis le début de l'année, l'indice PHLX gagnant près de 11%, alors que l'indice S&P-500 reculait de 4,5%.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Caroline Valetkevitch