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(Easybourse.com) Entreparticuliers.com a publié un chiffre d'affaires au 30 septembre 2009 de 8,7 millions d'euros, en baisse de 30,3%. A quoi attribuez-vous cette dégradation ?
Elle est tout simplement due à la situation de notre marché de base. En effet, depuis fin 2008, la crise immobilière sévit avec pour conséquence, notamment, une baisse du volume des biens mis en vente. Nous disposons d'un baromètre mensuel actualisé chaque mois sur notre site, or nous constatons qu'à fin septembre, nous sommes à -30% de mises en ventes de biens de moins que sur la même période en 2008.

C'est évidemment le nombre des biens mis en vente qui nous intéresse puisque c'est ce qui est susceptible de générer une petite annonce… Or ce marché de base étant en baisse, notre activité l'est également.

Nous avons considéré l'année 2009 comme étant une année «neutralisée», nous avons donc modifié notre stratégie pour préserver la rentabilité. Nous avons d'ailleurs un très bon facteur d'ajustement avec l'investissement publicitaire. Dans la mesure où Entreparticuliers.com est très connu, nous avons diminué la part de ces investissements par rapport au CA. Pour exemple, sur le premier semestre 2008, cela représentait 35% et nous l'avons réduit à 26% en 2009…

Avez-vous des prévisions de marge opérationnelle sur le prochain trimestre ?
Nous ne faisons pas de prévisions officielles. Ceci étant, le second semestre reflètera ce que nous avons fait au premier. Nous nous préparons bien entendu pour le redémarrage, avec la mise au point de différents services afin de nous démarquer de nos concurrents et profiter au mieux de la reprise…

Comment le marché immobilier est-il en train d'évoluer sur ce trimestre ? A quand une reprise selon vous ?
Jusqu'à fin septembre, et au vu de notre baromètre, j'étais assez pessimiste sur la reprise. Actuellement, ce n'est pas encore traduit dans les indicateurs, mais il semble que, de la part des particuliers, il y a comme un regain d'engouement.

Je ne dis pas que ça redémarrera forcément en fin d'année, d'autant que ce n'est traditionnellement pas une très bonne période pour l'immobilier, mais je suis maintenant assez optimiste, tout en restant prudent, concernant une reprise début 2010.

Maintenant, si nous devions encore faire une année 2010 dégradée, nous pourrions le faire sans difficulté par l'ajustement de nos marges grâce au levier des investissements publicitaires…

Vous avez évoqué une transformation du marché, qu'entendez-vous par là ?
Je pense que les agences immobilières vont avoir beaucoup de mal à continuer comme elles le font sans se réformer, ce qu'elles essayent d'ailleurs de faire depuis des années parce qu'elles ne sont pas compétitives. Il devrait donc y avoir des transformations dans le paysage des agences immobilières, avec l'apparition d'agences «low cost». Autrement dit, il y aura des indépendants qui exercent cette activité depuis leur appartement et dont la vitrine serait sur Internet plutôt que dans la rue.

Plein de petits acteurs vont donc se créer, mais ça va rester atomisé et on ne va pas résoudre le problème des acheteurs, à savoir trouver un maximum d'offres sur un même site. C'est pourquoi nous souhaitons renforcer notre notoriété via la publicité pour réunir au moins 50% de l'ensemble de l'offre sur notre site. 

Les prix dans l'immobilier sont-ils sur le point de se stabiliser ou peuvent-ils encore baisser ?
Disons que si cela baisse, ce sera plutôt à la marge. Il ne faut en effet jamais oublier que, au plus fort de la crise, la baisse du prix n'a jamais dépassé -7 ou -8% sur un an glissant. De fait, la tendance pourrait être pendant quelques mois une très légère baisse : on aurait ainsi, globalement sur le schéma 2009 et à minima, une stabilisation, mais on ne peut pas non plus écarter une reprise à la hausse, là aussi légère, car il y a toujours un énorme décalage entre l'offre et la demande.  Il n'est donc pas impossible que les prix remontent prochainement, mais le scénario le plus probable reste quand même une stabilisation sur l'année 2010.

Que pensez-vous des prix de l'immobilier à Paris, sont-ils raisonnables ? Peuvent-ils encore augmenter en 2010 ?
Paris sera toujours attractif, si bien que, s'il y a une tendance haussière, les variations pourraient y être plus marquées. Il faut toutefois se méfier des moyennes dans l'immobilier, car elles cachent souvent des disparités : il est clair que les zones très attractives pour des biens de qualité sont préservées en période de baisse des prix, alors qu'en période de hausse, les inflations peuvent être plus conséquentes…

Ceci dit, il est vrai qu'à Paris les prix ont peu baissé alors que les hausses ont été anormales et déraisonnables les années précédentes par rapport à l'évolution du pouvoir d'achat des ménages, or si on repart sur une tendance haussière, il est probable que les prix augmenteront encore.

Pourriez-vous revenir sur votre politique de dividendes cette année ?
A la base Entreparticuliers.com est une valeur de croissance, or la crise de l'immobilier a mis entre parenthèse cette dernière, nous avons donc décidé, pour faire patienter nos actionnaires de la manière la plus agréable possible et dans la mesure où notre trésorerie est très excédentaire et que nous n'avons pas actuellement de projets de croissance externe bien que nous restions en veille active, de verser au total sur l'année 2009 2,20 euros par action ce qui représente, en fonction de la fluctuation du cours, un rendement de près de 30%...

Propos recueillis par NS

- 02 Novembre 2009 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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