KARLSRUHE (dpa-AFX) - Le patron du groupe énergétique EnBW estime que des progrès significatifs ont été réalisés en ce qui concerne les obstacles bureaucratiques à la transition énergétique. Mais il faut encore agir, a expliqué Andreas Schell à l'agence de presse allemande. Il faudrait par exemple supprimer la limitation des surfaces éligibles pour les projets solaires. Il s'inquiète également de l'absence de décisions politiques au niveau fédéral.

"Nous sommes d'accord avec le gouvernement régional sur le fait qu'il faut agir, en particulier pour le sud de l'Allemagne", a expliqué le président du directoire. "Nous avons besoin de toute urgence de la stratégie fédérale en matière de centrales électriques. Sans elle, il sera beaucoup plus difficile de maîtriser à temps le fuel switch du charbon vers le gaz et plus tard vers l'hydrogène".

Mais dans l'ensemble, Schell s'est montré optimiste : "2024 promet d'être une bonne année pour le tournant énergétique dans le Bade-Wurtemberg". Le développement des énergies renouvelables va continuer à prendre de l'ampleur. "Nous sentons qu'en de nombreux endroits, le développement des énergies renouvelables est devenu une priorité", a déclaré Schell. "La prise de conscience des opportunités offertes par le tournant énergétique et de la nécessité de développer les énergies renouvelables et de transformer les réseaux s'est manifestement améliorée jusque dans les administrations les plus basses". Le gouvernement du Land avait mis en place une task force pour accélérer le développement des énergies renouvelables.

44 autorités chargées de délivrer les autorisations dans le pays ont pu harmoniser leurs procédures.

De l'avis de Schell, celle-ci a posé des jalons importants. Le Land est sur la bonne voie en ce qui concerne la numérisation complète des procédures d'autorisation, a-t-il attesté. En revanche, la standardisation des processus nécessite encore une optimisation considérable de la part des 44 autorités d'approbation du pays. De plus, il faut que des plans juridiquement sûrs soient établis dans un délai raisonnable pour les surfaces présentant un potentiel.

D'ici 2030, le Bade-Wurtemberg veut réduire ses émissions de CO2 de 65 pour cent par rapport à 1990. En 2040, le Land veut atteindre la neutralité climatique.

- cinq ans avant l'État fédéral. Par rapport à 2020, il faudrait pour cela que la

la puissance produite par l'énergie éolienne serait multipliée par huit et celle produite par l'énergie solaire par sept. EnBW, la plus grande entreprise énergétique du pays, a un rôle clé à jouer dans ce domaine.

En ce qui concerne l'énergie éolienne, le groupe veut, selon Schell, poursuivre résolument sur la voie qu'il a choisie : "En 2024 et dans les années suivantes, nous ajouterons chaque année dans le Bade-Wurtemberg environ 150 mégawatts de puissance issue de l'énergie éolienne. Cela correspond à environ 30 installations éoliennes par an". Au niveau communal, il constate également une ouverture croissante aux projets d'énergie renouvelable : "Les communes reviennent vers nous et nous proposent leurs terrains communaux pour des projets d'énergie éolienne. Ce n'était plus le cas depuis longtemps". Le cadre légal de la Confédération a fait son effet.

"Moins de complexité, mais plus de rapidité et de clarté".

De plus, toute une série de parcs solaires seront prochainement ouverts, construits ou planifiés : "Notre pipeline de projets solaires pour le Bade-Wurtemberg est très bien rempli", a expliqué Schell. "Et les installations deviennent également plus grandes". La construction d'un parc photovoltaïque (PV) à Langenenslingen (district de Biberach) doit commencer en février. "Il aura une puissance installée de 80 mégawatts". Dans la mesure du possible, des batteries de stockage seront prévues en standard afin de stocker l'électricité produite sur place. "L'offensive solaire du Bade-Wurtemberg a contribué à faire prendre conscience des avantages du photovoltaïque de manière très concrète".

La planification de la construction pour les projets solaires est bien accueillie par EnBW et doit être maintenue. Néanmoins, il y a là aussi des points comme l'examen des surfaces alternatives, qui complique et prolonge les procédures d'autorisation, selon Schell : "Nous avons besoin de moins de complexité, mais de plus de rapidité et de clarté". Afin de faciliter l'utilisation de surfaces pour la production d'énergie solaire, la réglementation sur les droits de succession devrait être adaptée. L'adoption du paquet solaire de la Confédération est également importante.

Avec ce paquet solaire, le gouvernement fédéral veut réduire les obstacles bureaucratiques. Cela devrait par exemple faciliter l'exploitation de centrales électriques sur balcon. Les possibilités d'installations solaires dans les champs doivent également être élargies. Mais la coalition des feux de signalisation a encore besoin de conseils. C'est pourquoi, l'avant-dernier vendredi avant Noël, le Bundestag a divisé les modifications de la loi sur les énergies renouvelables et n'a adopté dans un premier temps que des mesures concernant surtout l'énergie éolienne, comme l'étiquetage nocturne des éoliennes.

EnBW s'est engagée depuis des années à développer les énergies renouvelables et a annoncé en mars vouloir avancer la sortie du charbon à 2028. Le résultat corrigé avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) s'est élevé l'an dernier à 3,29 milliards d'euros (plus 11 pour cent). Et le bilan pour l'année qui s'achève devrait être encore meilleur : Selon les dernières prévisions, le groupe, qui compte environ 5,5 millions de clients, s'attend à un Ebitda ajusté élevé, pouvant atteindre 6,5 milliards d'euros./kre/DP/stk