Genève (awp) - La filiale helvétique de la compagnie à bas coûts Easyjet a subi de plein fouet, à l'instar de l'ensemble du secteur aérien, les effets de la crise sanitaire. Au cours de l'exercice décalé 2019/20, clos fin septembre, le nombre de passagers a diminué de 47,7% sur un an, à 7,9 millions.

"L'impact de la crise du coronavirus sur nos activités à partir de la Suisse a été similaire à celui observé à l'échelle du groupe" a confié à AWP Thomas Haagensen, directeur des marchés du transporteur britannique, qui a fait état mardi de sa première perte annuelle après un quart de siècle d'existence.

L'érosion du trafic passagers a été légèrement moindre au départ de Genève-Cointrin, avec 4,6 millions de passagers transportés (-45,2%), qu'à l'Euro-Airport de Bâle-Mulhouse, où il a fondu de moitié, à 2,9 millions. Cela bien que "la Suisse ait fait partie des premiers marchés à reprendre ses activités dès le 15 juin", a fait remarquer M. Haagensen.

Le fait d'opérer à partir de deux plateformes transfrontalières - alors que les dispositifs mis en place d'un côté et de l'autre de la frontière varient considérablement - n'a pas eu d'incidence particulière sur l'affluence des passagers. "Ce sont principalement les annonces de restrictions et de quarantaines dans les pays de destination qui ont affecté la demande", explique le dirigeant.

Demande sous-jacente intacte

Sur une note plus optimiste, il assure que la demande sous-jacente est intacte, et que les réservations décollent dès qu'une mesure est levée, citant à titre d'exemple le Kosovo, pays à destination duquel des vols supplémentaires ont été organisés au départ de la Suisse suite à l'annonce de la fin de la quarantaine obligatoire. "Dans certains cas, comme pour les Canaries, la demande depuis l'Angleterre s'est envolée de 900% en l'espace de quelques heures".

La réponse du marché aux récentes annonces sur l'efficacité de vaccins anti-Covid-19 en développement a été tout aussi immédiate. "Les ventes pour les mois à venir ont augmenté de 50%", affirme M. Haagensen. "Les gens ont envie de se projeter", explique-t-il, soulignant la nécessité d'une harmonisation des normes sanitaires au niveau européen "afin de restaurer la confiance et de libérer la demande des consommateurs".

Dans l'ensemble, la situation reste dramatique. "On vole très peu", déplore le responsable, qui anticipe pour le dernier trimestre calendaire une capacité à l'échelle du groupe "de 20% tout au plus" par rapport à celle de la même période un an plus tôt.

Dans ce contexte, Easyjet a obtenu l'aide des collectivités publiques pour financer les indemnités pour réduction de l'horaire de travail (RHT) dont ont pu bénéficier "les équipages et le personnel qui n'est pas en activité". M. Haagensen souligne que les mesures prises par le groupe depuis le début de la pandémie ont permis d'améliorer les liquidités de 3 milliards de livres.

Début octobre, la compagnie low cost avait annoncé le retrait de deux de ses douze avions stationnés à Bâle afin de réduire ses coûts, menaçant une septantaine d'emplois. "Il n'y a pas de réduction à l'ordre du jour pour Genève", a indiqué le dirigeant, confirmant les propos tenus par le patron d'Easyjet Switzerland, Jean-Marc Thévenaz.

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