E.ON cède 0,09% à 22,82 euros à Francfort alors que l'énergéticien allemand s'est déclaré prêt à investir dans les réacteurs nucléaires d'EDF. Dans un entretien publié par "Les Echos", le président de la filiale française du groupe a déclaré qu'il soutenait une proposition de loi qui permettrait aux opérateurs alternatifs de financer la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires d'EDF en devenant actionnaires. Selon EDF, 600 millions d'euros d'investissement sur 20 ans sont nécessaires pour renouveler et maintenir son parc, soit un total de 35 milliard d'euros environ.

EDF rappelle régulièrement ce chiffre important dans le but d'orienter en sa faveur le vote du Parlement sur le projet de loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité français (Nome). Ce projet prévoit que l'électricien public français devra céder jusqu'à 25% de sa production nucléaire à ses concurrents. EDF souhaiterait que le prix de vente dépasse les 42 euros le mégawattheure.De leur côté, les opérateurs alternatifs plaident pour des prix plus bas (inférieurs à 35 euros le mégawattheure).

EDF justifie sa position par le montant des investissements à réaliser durant les 20 prochaines années sur ses 58 réacteurs nucléaires tricolores.

Mais en proposant aux opérateurs de financer une partie des investissements en contrepartie de droits de tirage sur les centrales, E.ON modifie la donne.

"S'il faut investir 500 millions d'euros pour allonger la durée de vie d'un réacteur, une part de cet investissement pourrait être réalisée par un acteur qui aurait les compétences techniques et économiques. Moyennant quoi, celui-ci détiendrait des droits de tirage", a déclaré Luc Poyer, le président de la filiale française d'E.ON.

"E.ON serait très intéressé. Mais cet objectif devrait être clairement inscrit dans la loi. Sinon, l'opérateur historique pourrait être en position de force excessive pour négocier".

Selon lui, "il faut que l'équipe de France accepte d'être plus ouverte. Il faut appliquer la démarche des fondateurs de l'Europe et établir une solidarité de faits".

A la Bourse de Paris, les investisseurs ne réagissent pas à la proposition du groupe allemand. Ils attendent la suite du débat parlementaire prévue en septembre avant de prendre position.

(P-J.L)